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« Toutes les cinq secondes, un enfant de moins de dix ans meurt de faim ! » – Jean Ziegler

LONGUEUIL, QC, le 23 mars 2012 /CNW Telbec/ – La Coalition pour la souveraineté alimentaire, en partenariat avec le Cœur des sciences de l’UQAM, la Faculté de droit de l’Université Laval et l’École de développement international et mondialisation (ÉDIM) de l’Université d’Ottawa, est fière d’accueillir M. Jean Ziegler, ex-rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l’alimentation et actuel vice-président du comité consultatif du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, pour une série de trois conférences basées sur son plus récent ouvrage : « Destruction massive – géopolitique de la faim » (octobre 2011 – éditions Le Seuil).

Toutes les cinq secondes, un enfant de moins de dix ans meurt de faim, tandis que des dizaines de millions d’autres, et leurs parents avec eux, souffrent de la sous-alimentation et de ses terribles séquelles physiques et psychologiques. Et pourtant, les experts le savent bien, l’agriculture mondiale d’aujourd’hui serait en mesure de nourrir 12 milliards d’êtres humains, soit près du double de la population mondiale. Nulle fatalité, donc, à cette destruction massive. Comment y mettre fin?

Pour la Coalition et ses partenaires, le passage de M. Ziegler est l’occasion de rappeler que, si tant au nord qu’au sud, la faim et son contraire, la surcharge pondérale, sont les deux plus grands fléaux de notre époque, c’est bien parce que nous l’acceptons, collectivement. Parce que nous acceptons qu’en matière d’alimentation et d’agriculture, il n’y ait plus de place aux choix collectifs. Parce que nous acceptons que le droit au commerce surpasse celui de manger sainement ou de produire des aliments avec des revenus agricoles décents. Parce que nous acceptons le « tout au marché ». Or, on ne peut traiter les aliments comme n’importe quelle marchandise.

La Coalition revendique donc des politiques nationales et des ententes internationales fortes, effectives, capables d’exiger et d’obtenir des grandes entreprises qu’elles fassent partie des solutions. Elle demande donc aux gouvernements du Québec et du Canada un leadership international fort en vue de modifications fondamentales à l’Accord sur l’agriculture de l’OMC ou pour l’adoption, sur le plan international, d’un contrepoids effectif comme il l’a fait dans le cas de la culture il y a plus de 10 ans (Convention internationale pour la promotion et la protection de la diversité des expressions culturelles).

La Coalition, tout comme M. Ziegler, refuse la fatalité. Elle pourfend l’idée fausse selon laquelle les solutions seraient essentiellement techniques ou agronomiques. Elle constate le déni des États à relever le défi politique que pose le désordre alimentaire mondial actuel.


Source:

Frédéric Paré

Coordonnateur à la souveraineté alimentaire

Coalition pour la souveraineté alimentaire

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