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Pour sauver l’agriculture quitter L’OMC !

La France votera fin avril pour choisir son président de la République pour le prochain quinquennat, Nicolas Sarkozy, le président actuel et François Hollande, le candidat de la gauche sont les deux favoris qui s’affrontent mais un autre Nicolas parmi les dix candidats dans la course à la présidence a des avis très pointus sur l’agriculture. Nicolas Dupont-Aignan, lui aussi candidat à présidence de la République Française, le 29 mars dernier sur TV5, proposait que la France sorte de l’OMC pour stabiliser l’agriculture française et reprenne le contrôle de son alimentation. En février il parlait déjà aux agriculteurs via le média Terre.net. Voici un extrait de son entrevue.

Comment envisagez vous de résoudre l’équation: Nourrir la population à bas coûts pour préserver l’équilibre social, respecter les principes environnementaux de nos amis citadins, permettre à notre économie agricole (génératrice d’emplois) de demeurer compétitive?

Nicolas Dupont-Aignan :Contrairement à ce que l’on veut nous faire croire, c’est tout à fait possible si l’on maintient un prix rémunérateur pour les producteurs. Cela veut dire concrètement que l’on arrête le processus fou de dérégulation actuel qui écrase le producteur, nivelle par le bas les conditions sanitaires et environnementales au profit des industriels et de la distribution, qui ne répercutent jamais les baisses de prix qu’ils obtiennent. C’est pourquoi je propose une exception agricole à l’OMC et le rétablissement de prix minimum garantis, notamment pour le lait.

Monsieur, quels moyens seriez-vous prêt à proposer aux agriculteurs pour qu’ils puissent échapper à l’intégration proposée, avec harcèlement, par les laiteries ? Demain, le système laitier sera un copié collé de ce qui existe en production porcine, où les éleveurs doivent arrêter à cause d’endettements insoutenables.

Nda : C’est le retour au servage du moyen-âge. En supprimant le prix garanti du lait en 2008, le Gouvernement a fait le choix de privilégier les laiteries et les industriels. C’est une politique suicidaire qui va conduire notre pays à être déficitaire en lait. L’étape suivante sera la délocalisation des productions de fromages de yaourts en Pologne ou en Roumanie. Le consommateur n’a évidemment rien gagné, car la marge est absorbée par ces nouveaux prédateurs. C’est pourquoi je propose la fixation d’un prix garanti du lait, assortie du maintien obligatoire d’un système de quota pour éviter des surproductions éventuelles. Je ne vois pas pourquoi le Canada réussit à garantir des prix corrects et que la France se couche devant des dogmatiques à Bruxelles. C’est une question de volonté politique!

Comment financer la politique agricole française après 2014 ?

Nda : Tout d’abord, il faut tordre le cou à la fausse idée selon laquelle la France bénéficierait d’un cadeau européen qui ferait vivre nos agriculteurs. (…) Globalement, la France contribue davantage à l’Union européenne qu’elle n’en reçoit (aux environs de 8 milliards d’euros.) (…) Il faut tout refonder, si nos partenaires refusent, nous reprendrons nos 8 milliards, et croyez-moi, nous aurons de quoi financer une politique agricole nationale. Je pense cependant que nos partenaires cèderont, car n’oubliez pas que dans beaucoup d’autres pays aussi, les agriculteurs souffrent de cette politique ultralibérale qui favorise les importations extra-européennes et remet en cause la qualité sanitaire des produits que consomment les européens.

Comment arrêter la disparition des petites exploitations, est-ce qu’il y a vraiment une volonté?

Nda : Nos dirigeants n’ont aucune volonté de lutter contre la disparition des petites exploitations. Au contraire, éblouis par le « modèle allemand », ils ne rêvent que de grandes superficies et de productions industrielles capables de produire pour l’export ! Je défends, au contraire, une agriculture de proximité où les petites exploitations ont toutes leur place. Bien sûr, les paysans à la tête de petites exploitations ont besoin d’aide. C’est pourquoi je propose de restructurer la dette des agriculteurs surendettés en créant un fonds pour lequel l’Etat serait prêteur en dernier ressort, mais aussi de soutenir l’installation des jeunes agriculteurs par de nouvelles incitations fiscales.


Source : Terre-net Média

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