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La prévention de la dénutrition au cœur de la nouvelle politique gouvernementale sur le vieillissement

MONTRÉAL, le 3 mai 2012 /CNW Telbec/ – L’Ordre professionnel des diététistes du Québec accueille favorablement la politique gouvernementale sur le vieillissement, «Vieillir et vivre ensemble, chez soi, dans sa communauté, au Québec», car elle constitue un pas dans la bonne direction pour le maintien d’un niveau de vie optimal chez les personnes âgées. Cela dit, l’OPDQ souhaiterait qu’une juste part des nouvelles sommes investies soit consacrée à l’amélioration de la nutrition chez les aînés. «Favoriser le maintien des personnes âgées dans leur milieu de vie est une très bonne initiative, mais il va falloir renforcer et augmenter les ressources du soutien à domicile, car actuellement les délais pour avoir accès à une nutritionniste sont trop longs», a déclaré Anne Gagné, nutritionniste et présidente de l’Ordre professionnel des diététistes du Québec.

En dehors des pathologies pour lesquelles un plan nutritionnel est nécessaire, l’augmentation de la dénutrition chez tous les aînés, qu’ils résident chez eux ou en résidence, est un phénomène très inquiétant. Au Canada, l’étude de Bocock et Keller1 rappelle que la prévalence de la dénutrition chez les personnes âgées peut aller jusqu’à 80%, en particulier chez ceux qui présentent une déficience cognitive.

Pour éviter l’augmentation du taux de dénutrition, il faudrait mettre en place davantage de mesures pour assurer un bon niveau de prévention. À l’automne dernier, le Vérificateur général du Québec a constaté qu’il n’y avait pas assez de dépistage systématique des problèmes de dénutrition chez les personnes âgées et qu’il n’y avait pas de suivi nutritionnel par la suite. L’Ordre professionnel des diététistes du Québec recommande d’effectuer un dépistage de 30 minutes, fait par une nutritionniste, une fois par mois, quel que soit l’état de santé de la personne âgée.

En collaboration avec le Ministère des Aînés, l’OPDQ a également réalisé une publication qui s’adresse aux personnes autonomes de plus de 60 ans demeurant à domicile ou en résidence. L’outil contient des conseils sur l’importance d’adopter de bonnes habitudes alimentaires, comme par exemple consommer une source de protéines à chaque repas.

Dans de nombreuses situations, la qualité de l’alimentation constitue un facteur déterminant du traitement de la maladie et dans la majorité des cas la première approche thérapeutique reconnue. La nutrition est considérée comme un soin médical, son complément, l’aliment, doit être considéré tout autant. C’est Hippocrate, le père de la médecine, qui disait d’ailleurs: «Que ton aliment soit ta médecine, que ta médecine soit ton aliment.»

Qu’est-ce que la dénutrition?

Même chez une personne âgée qui n’a pas de problème de santé, la dénutrition peut survenir, par exemple lors d’un épisode dépressif. Son appétit diminue, son intérêt pour la nourriture décline, ses apports alimentaires ne rencontrent plus ses besoins nutritionnels et elle subit une perte de poids importante. La cascade de la dénutrition est ainsi déclenchée. Or, la sarcopénie, baisse importante de la masse musculaire, est une conséquence importante de la perte de poids et de la dénutrition. Elle affecte grandement les capacités fonctionnelles par l’augmentation du risque de chutes et de la probabilité de fractures ostéoporotiques.

On retrouve deux types de dénutrition chez les personnes âgées : la dénutrition primaire et la dénutrition secondaire.

La dénutrition primaire peut être la conséquence de capacités physiques réduites (par exemple : dépendance, effort, douleur, ralentissement de la prise alimentaire), d’atteintes cognitives, de mauvaises applications diététiques ou thérapeutiques (par exemple : médicaments inadéquats, jeûnes d’investigation ou de traitement, diètes inadaptées), de cholestérolophobie ou de dépression.

La dénutrition secondaire serait plutôt liée à des états infectieux et inflammatoires aigus et chroniques, à des insuffisances d’organes (par exemple : MPOC, insuffisance rénale, insuffisance cardiaque), aux états tumoraux, à des désordres avec hypermétabolisme (par exemple : hyperthyroïdie, Parkinson), à des syndromes de malabsorption et d’atteinte de la muqueuse digestive, à la prise de médicaments, au stress chirurgical ou à un traumatisme.

1 Bocock MA., Keller HH. Hospital diagnosis of malnutrition: a call for action. Canadian Journal of Dietetic Practice and Research. 2009; 70(1):37-41.


Renseignements :
Emmanuelle Giraud
Coordonnatrice aux affaires publiques
Ordre professionnel des diététistes du Québec

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