par Jean-Pierre Lemieux
Collaboration spéciale
« Les documents qu’on a sont très clairs, c’est très net. Ce qui a été déposé c’est irréfutable ». C’est avec cette assurance que le président de l’Association de défense des producteurs de bovins du Québec (ADPBQ), M. Adrien Breault justifie sa demande d’enquête à la Régie des marchés agricoles « concernant ce qui pourrait s’avérer une pratique frauduleuse observée à la Fédération des producteurs de bovins du Québec ».
En conférence de presse à la fin août, l’ADPBQ dans son communiqué de presse, précisait que « la demande d’enquête déposée révèle la possibilité que la Fédération des producteurs de bovins aurait utilisé les cotisations des producteurs afin de payer le salaire du gérant de ferme pour l’entreprise agricole personnelle d’un administrateur. »
Rencontré chez-lui, sur sa ferme à Compton, M. Breault s’est interrogé sur le fait que cela se soit passé sur une période de plus de deux ans : « à chaque semaine il y avait un chèque de fait et comme cela prend deux signatures je ne comprends pas que personne ne se soit rendu compte ».
Selon l’ADPBQ, si la malversation est confirmée « l’utilisation des cotisations obligatoires des producteurs aux fins personnelles d’un administrateur est tout simplement inacceptable et constitue un grave abus de pouvoir. Et dire que pendant cette même période, la Fédération augmentait de 150 % les contributions obligatoires des producteurs de bovins pour soutenir l’abattoir Levinoff-Colbex! » .
Pour l’association « cette situation n’est qu’une des nombreuses pratiques critiquables de l’Union des producteurs agricoles (UPA) au détriment des producteurs agricoles ».
Fédération des producteurs de bovins
Pour sa part la Fédération des producteurs de bovins a répliqué en précisant que les finances de la FPBQ sont soumises à des vérifications régulières et à des audits externes.
« Nous affirmons donc, haut et fort, qu’en AUCUN temps des avantages personnels n’ont été octroyés à l’un des administrateurs de la FPBQ ou à un producteur, à même les cotisations obligatoires versées par les producteurs ou par toute autre source financière. »
Dans un communiqué émis le 29 août la FPBQ précise que « l’acharnement et les affirmations de l’ADPB nous obligent à examiner toutes les avenues possibles qui s’offrent à nous, qu’elles soient juridiques ou autres. »
Pour faire la lumière sur ces affirmations M. Breault fait confiance à la Régie des marchés agricoles car, dit-il, c’est l’autorité, c’est sa responsabilité.
Régie des marchés
La requête a été reçue à la Régie le 28 août dernier mais il manquait quelques éléments. Le dossier a été complété le 31.
La responsable des communications avec les médias, Mme Marie-Claude Sirois a indiqué que la requête était présentement à l’étude. La Régie des marchés agricoles n’a pas pris position; dès que cela sera fait des audiences publiques seront tenues. Selon Mme Sirois la requête pourrait être entendue le 12 ou le 17.