Par Gérard Samet et Yannick Patelli
LVA : Que pensez-vous du dossier du gaz
de schiste au Québec, de son exploitation éventuelle et du moratoire que veut
imposer le gouvernement Marois?
Joseph
Facal : Le moratoire se défend comme mesure
temporaire, le temps de documenter la question sereinement. Quand on aura plus
d'informations, on prendra une décision éclairée en toute connaissance de
cause. Mais il ne serait pas sage de décréter un moratoire permanent et pour
toujours à ce stade-ci. Gardons-nous des options.
LVA : Pensez-vous que la fin du
nucléaire tel que souhaité par le gouvernement Marois est la solution pour le
Québec et son développement énergétique?
JF : Le nucléaire ne fournit qu'une minuscule partie de l'énergie au Québec.
C'est donc un enjeu de sécurité et non d'approvisionnement. L'essentiel est
d'exploiter intelligemment nos ressources naturelles, de changer nos habitudes
progressivement et de réduire notre dépendance envers l'étranger.
LVA :
Croyez-vous que l’accréditation syndicale unique est ce qui sert le
mieux les agriculteurs du Québec aujourd’hui?
JF : Je n'ai pas de problème avec l'accréditation unique si c'est
ce que le milieu agricole veut. Mais il faut lui poser la question, le laisser
voter librement et que ce processus soit renouvelé périodiquement. Bref, une
adhésion consentante et non imposée.
LVA : Quelles sont vos perceptions personnelles du
nouveau gouvernement en général et face aux défis de l’agriculture en
particulier?
JF :
Pendant la campagne électorale, on a peu parlé d'agriculture. Laissons aller le
gouvernement et jugeons-le à l'usage. Mais François Gendron est un homme sage
pour qui j'ai un immense respect.