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400 partenaires de l’agriculture et des affaires pour appuyer la gestion de l’offre

MONTRÉAL, le 11 nov. 2012 /CNW Telbec/ – C’est à l’invitation conjointe de l’Union des producteurs agricoles (UPA), de La Coop fédérée et de la Coalition GO5 que 400 producteurs, transformateurs, représentants du milieu financier, partenaires d’affaires et sociaux se sont réunis au Centre Mont-Royal à Montréal, pour demander au gouvernement du Canada de maintenir une position très ferme dans la négociation finale de l’Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne, comme dans la négociation du Partenariat transpacifique (PTP).

Ils demandent aussi au gouvernement de respecter la motion unanime de la Chambre des communes adoptée le 22 novembre 2005, tel qu’il s’y est engagé. Cette motion mandate le gouvernement canadien pour « que le Canada obtienne des résultats faisant en sorte que les secteurs sous gestion de l’offre ne soient soumis à aucune réduction des tarifs hors contingent, ni à aucune augmentation des contingents tarifaires ». Cet engagement a été réitéré à de multiples reprises au cours des dernières années par les ministres responsables et par le premier ministre, et ce, toutes les fois où le Canada amorçait un nouveau cycle de négociations.

Les négociations entre le Canada et l’Europe entrent dans leur dernière phase et il appartiendra bientôt aux ministres de les conclure en abordant les questions les plus difficiles. L’Europe réclame notamment plus d’accès au marché canadien des fromages. Le Canada en offre déjà plus de 6 % de son marché intérieur aux importations. L’Europe en accapare à elle seule plus des deux tiers pour une valeur de 156 M$ en 2011, mais laisse moins de 2 % de son marché intérieur aux fromages étrangers, et ses importations de viandes rouges comblent à peine 0,5 % de ses besoins.

« La négociation de l’AECG est globale et multisectorielle. On ne négocie pas en silo, par secteur. Le Canada n’a pas à faire de concessions agricoles pour obtenir plus d’accès au marché agricole européen, il concède déjà assez par ailleurs. Surtout si l’on considère l’importance des indications géographiques et des règles d’origine pour des pays comme la France, l’Italie et la Grèce. Les offres du Canada, à cet égard, s’avèrent d’une valeur inestimable pour l’Europe. Il serait donc totalement injustifié que le Canada augmente les contingents d’importation de fromage et offre un accès garanti à l’Europe. Le gouvernement s’est engagé à défendre la gestion de l’offre. Nous lui demandons de maintenir fermement cet engagement et de ne pas céder aux demandes de l’Union européenne », a déclaré M. Marcel Groleau, président général de l’UPA et porte-parole de la Coalition GO5. Il ajoute que les Américains n’auraient à augmenter que de quelques points de pourcentage leurs productions laitière et avicole pour inonder tout le marché canadien.

Ce rassemblement constituait l’occasion pour la Coalition GO5 et ses partenaires de manifester publiquement leur soutien à la gestion de l’offre et d’en faire valoir les bénéfices pour l’ensemble des acteurs, y compris les consommateurs. Le président de La Coop fédérée, M. Denis Richard, affirme pour sa part que le Canada ne doit céder aucun accès supplémentaire aux marchés canadiens sous gestion de l’offre à l’Union européenne. « Ce qui est en jeu, ce sont des dizaines de milliers d’emplois, des milliards de dollars d’activité économique, un des rares secteurs agricoles à permettre aux agriculteurs et à leurs partenaires d’affaires de bénéficier d’une rentabilité constante et d’un approvisionnement de grande qualité, en produits laitiers et avicoles de chez nous! », a-t-il déclaré.

« Nous comprenons l’importance des accords commerciaux pour notre économie. Le Canada en a signé une dizaine depuis les années 1980, mais toujours en préservant la gestion de l’offre. Tous les pays ont d’ailleurs des secteurs stratégiques à préserver. Le Canada ne fait pas exception. Cette position est justifiée et ne nous empêche aucunement de conclure un accord globalement avantageux avec l’Europe », a ajouté M. Richard.

Par ailleurs, les producteurs sous gestion de l’offre au Canada ne reçoivent aucune subvention de l’État pour soutenir leur revenu et ne peuvent concurrencer le trésor européen. Les subventions représentaient 40 % du revenu brut moyen des producteurs laitiers européens en 2007, selon la Cour européenne des comptes. Ces subventions ne font pas partie de la négociation Canada-Europe.

« Le contrôle des importations s’avère essentiel au fonctionnement de la gestion de l’offre. Si le Canada cède aux demandes de l’Union européenne sur le fromage, il faut craindre pour la suite des choses, car le Canada s’engage dans des négociations d’ententes commerciales bilatérales et plurilatérales. La Nouvelle-Zélande et les États-Unis, notamment, n’attendent que cela pour réclamer à leur tour l’ouverture de nos marchés », a conclu M. Groleau.

Les secteurs sous gestion de l’offre sont parmi les rares de l’agroalimentaire à offrir une rentabilité constante, sans subventions de l’État. Ils génèrent, au Québec seulement, plus de 40 % des recettes agricoles, 80 000 emplois et 7,2 G$ de PIB. Grâce à la gestion de l’offre, année après année, les producteurs de lait, d’œufs et de volailles tirent un juste revenu du marché, sans subventions. Leurs partenaires d’affaires en recueillent des bénéfices et les citoyens jouissent d’un approvisionnement d’ici en produits laitiers et avicoles de grande qualité.


SOURCE : UNION DES PRODUCTEURS AGRICOLES

Éliane Hamel
Directrice, Service des communications

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