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Détresse psychologique chez les agriculteurs: une maison de répit, la solution ?




Maria Labrecque Duschesneau, directrice générale de l’OBNL, a créé des liens avec BMR qui lui a remis les recettes des ventes d’articles promotionnels lors d’Expo-champs en août dernier.

L’organisme à but non lucratif Au cœur des familles agricoles convoite un projet pour aider les agriculteurs en détresse. Mettre sur pied une maison d’hébergement de courte durée pour les agriculteurs ou les agricultrices ayant des symptômes d’épuisement professionnel.

La campagne de financement de l’organisme se terminera en janvier 2013 au salon de l’agriculture. L’objectif est de 700 000$. Cet automne, plus 500 000 $ ont été accumulés. La coopérative fédérée a notamment fait un chèque d’un montant de 125 00 $ en vue de voir la maison de répit voir le jour. Des syndicats régionaux de l’UPA ont aussi participé au projet de l’organisme, de même que le ministère de la Santé et des Services sociaux, le groupe BMR Agrizone, le groupe Richelieu de l’Estrie, la Fédération des Producteurs de lait, et plusieurs autres.

Centre adapté

La directrice générale, Maria Labrecque Duschesneau, est une intervenante psycho sociale ayant grandi sur une ferme laitière. Elle veut mettre en place un service 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 pour les agriculteurs en détresse psychologique. Elle veut aussi que les services soient adaptés aux besoins des agriculteurs. Ainsi, le médecin et les intervenants qui seront disponibles sur place seront formés pour répondre aux vrais besoins de la classe agricole. Pour elle, c’est une condition essentielle à la réussite des interventions.

Les promoteurs souhaitent ainsi que les services de la maison de répit soient personnalisés. Si un homme a des problèmes financiers, un conseiller financier sera contacté pour l’aider à prendre la meilleure décision possible. « Les enjeux auxquels l’entreprise agricole fait face seront pris en considération. Si c’est un problème de nutrition des animaux, on fera venir un nutritionniste » explique la dame.
Les travailleurs de rang, un nouveau service !

La mise en place d’un réseau de travailleurs de rang sera aussi un service offert. « Ce seront des travailleurs sociaux reconnus ayant reçu une formation qui sillonneront les rangs du Québec pour faire de la prévention quant aux conséquences de l’épuisement. « Je ne veux pas parler de dépression ni de détresse psychologique, mais plutôt de stress ou d’épuisement professionnel pouvant conduire à un inconfort émotif », explique la directrice générale. L’UPA est en train de réaliser une étude sur l’éventuel fonctionnement des travailleurs de rangs qui sillonneront le Québec rural de demain.

Un réseau d’entraide

L’organisme à but non lucratif reçoit de l’aide de quelques entreprises. Lors de l’évènement Expo-champs de Saint-Liboire, en août dernier, BMR lui a permis d’amasser des fonds en lui donnant la totalité des revenus engendrés par la vente d’articles promotionnels. De plus, les roulettes Lévesque, une compagnie de véhicules récréatifs, lui a aussi fourni une roulotte pour la durée de l’évènement. « Ce sont des appuis très précieux pour nous, car ils nous permettent d’être présents dans les évènements agricoles et de faire connaître notre mission », surenchère madame Duchesneau.

La maison de répit serait érigée près de Saint-Hyacinthe dans « un site enchanteur » qui permettrait aux personnes en thérapie d’oublier les tracas de la vie quotidienne liée à la besogne de la ferme. Le séjour de ces personnes serait d’une durée maximum d’une semaine. « Cela est suffisant pour défaire les nœuds qui empoisonnent l’existence de nos agriculteurs », dit-elle. Le président de la campagne de financement est René Mongeau, président de l’ordre des agronomes du Québec. Le service sera offert gratuitement. L’organisme continuera de se financer en organisant diverses activités promotionnelles dans le monde agricole. Il y aura aussi la possibilité de devenir membre de l’OBNL.

Annie Cloutier

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