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Les cantines scolaires au Niger (2e partie)

Si les écoliers sont les principaux bénéficiaires des cantines scolaires, ils ne sont pas les seuls. « Avant le projet, nous avions un problème d’eau et un faible taux de fréquentation des enfants à l’école et notre école totalisait 69 élèves. Aujourd’hui, nous avons un puits et l’école compte 253 écoliers. Nos enfants ont désormais la garantie de pouvoir déjeuner chaque jour » raconte avec fierté Amadou Hamidou, président du Comité de Gestion des Établissements Scolaires (COGES) du village de Komdili Darey. La participation active de l’ensemble des membres de la communauté est au cœur de l’approche développée par Oxfam-Québec et ADD. « En responsabilisant les membres des COGES, en formant les AME (Associations des mères éducatrices) et les APE (Associations des pères éducateurs), le personnel enseignant, les cantines sont devenues peu à peu un centre d’intérêt, à la fois pour les élèves et les parents. Parce qu’elles bénéficient aux petits et aux grands, elles participent à consolider la cohésion sociale des communautés » explique Fatima Ibrahima. Année après année, le projet est rigoureusement suivi et évalué pour mesurer les impacts et consolider les acquis dans une perspective de développement durable. Cette année, des activités de jardins scolaires et d’activités de petit élevage (ovin ou caprin) s’ajouteront à la programmation régulière, permettant de faire une pierre, trois coups : en plus d’enrichir la qualité des repas, les surplus des recettes de vente de la récolte des jardins sont reversées dans la caisse des cantines alors que les animaux reproducteurs, propriétés des élèves, profiteront également aux cuisinières, suivant un mode traditionnel du confiage.

Une autre clé incontournable du succès réside sans aucun doute l’implication active des femmes des communautés et de la promotion de la scolarisation de la jeune fille. Bien souvent au Niger, ce sont les hommes qui prennent les rênes du ménage, sans qu’il ait systématiquement de consultation au sein du foyer. En associant les femmes au processus de décision et de gestion des cantines scolaires, il a été possible d’observer des changements de comportement en faveur des femmes et des filles : « Personnellement, le projet a apporté un grand changement dans ma vie » affirme Zeynabou Harouna, membre de l’AME du village de Komdili Darey. «Au fil des années, j’ai reçu des formations et de l’appui-conseil sur mon rôle de mère éducatrice et j’ai gagné en assurance. Maintenant, même nos maris ont compris que la participation de la femme pour l’éducation des enfants est très nécessaire. Ils ont aussi compris l’importance de la scolarisation de la jeune fille. Ils appliquent ce qu’ils ont appris sans complexe » précise-t-elle, le sourire en coin.

Derrières les bancs d’école

Derrières les bancs d’école, il y a également le travail et l’engagement de coopérants volontaires québécois qui sont convaincus qu’en travaillant main dans la main avec notre partenaire locale au Niger, il est possible d’aller loin, tel que le projet des cantines scolaires. « Oxfam-Québec a grandement contribué au renforcement de nos propres capacités pour renforcer celles des communautés avec lesquelles nous œuvrons » estime Amadou Boubacar. « Ce partenariat noué avec Oxfam-Québec depuis 2001 nous a permis d’ouvrir nos portes à une dizaine de coopérants volontaires au Niger. Leur baguage académique, professionnel et culturel nous aide à mieux mettre en perspective nos actions. Les séances de formation sur le genre, l’appui-conseil sur la conception et la mise en œuvre de nos projets, ou encore le développement de nos réseaux de bailleurs ne sont que quelques-uns des fruits de notre collaboration. Cette approche humaine nous permet de renouveler notre regard sur nos façons de penser et d’agir à travers nos projets. Mais en bout de ligne, elle nous permet surtout de mieux engager les communautés sur le chemin de leur autonomisation » » conclut-il.

A l’image de ce partenariat hors du commun qui engage ces communautés ciblées au Niger, Oxfam-Québec s’emploie à renforcer jour après jour ses partenaires et alliés dans une vingtaine de pays en développement par la conception et la mise en œuvre de solutions durables à la pauvreté et à l’injustice. Et c’est à travers la générosité de personnes comme Monsieur André Howick et à l’engagement de coopérants volontaires québécois que ces actions changent la vie de personnes comme celles qui viennent de nous livrer leur témoignage. Pour appuyer un projet concret de développement ou pour vous engager à votre tour, découvrez dès aujourd’hui les multiples façons de vous impliquer à travers le site web d’Oxfam-Québec : http://oxfam.qc.ca/

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