par Sébastien Lacroix
Avec une trentaine d’espèces et une centaine de variétés provenant d’un peu partout dans le monde, pour un total de près de 1000 animaux, la Ferme du Bassin, à St-Joachim-de-Courval, au Centre-du-Québec, offre pratiquement un zoo à la ferme !
On y retrouve bien sûr les animaux traditionnels de la ferme comme le cheval, la chèvre, le cochon, le lapin, le mouton, la vache, mais également un hérisson, des tortues et toute une panoplie de volailles que ce soit la dinde, la poule, le paon, le pigeon ou encore des canards, des oies et de la perdrix.
On peut aussi voir des espèces «exotiques» comme le chinchilla d’Amérique du Sud, le faisan asiatique du Tibet, le lama du Pérou, la vache Brahma des Indes, la vache Highland d’Écosse ou la Texas Longhorn des États-Unis. Certaines espèces sont carrément «inusitées » comme le lapin angora, le pigeon jacobin et la poule soyeuse.
«J’essaie de me diversifier de façon à ce que les gens qui reviennent ne voient pas la même chose à chaque fois“ explique Marc Descôteaux.
«Je fais partie d’un club d’échanges de petits animaux. Ce sont des gens qui font ça pour la plaisir, mais il y en a de moins en moins, avec la hausse du prix de la moulée. Comme c’est un loisir qui coûte trop cher, il y en a plusieurs qui décident d’arrêter», témoigne-t-il.
Qui dit plusieurs animaux, dit aussi différents problèmes. «Évidemment plus t’as d’espèces, plus t’as d’odeurs», tranche-t-il. Il y a aussi la question des maladies. «Pour ce qui est des lapins, tant qu’ils sont séparés des volailles, il n’y a pas de problèmes, mais ce n’est pas le cas avec les porcs. C’est pourquoi on les élève «à l’ancienne» en les laissant dans un enclos à l’extérieur. Chaque année de sont des nouveaux. Ils arrivent au printemps et partent pour l’abattoir à l’automne».
Des activités originales
Plusieurs activités éducatives et interactives des plus originales ont lieu à la Ferme du Bassin.
D’abord, quand la météo le permet, les poules se disputent un match de soccer ! « Je prends des poules de différentes couleurs pour faire les équipes. Le ballon, c’est un morceau de pain et les buts des abris où elles vont se cacher pour le manger. C’est un réflexe pour elles, élabore-t-il. Les gens trouvent ça très drôle».
À l’intérieur, les enfants peuvent caresser un lapin, puis prendre un poussin. Chaque semaine, la Ferme doit faire éclore un œuf en incubateur pour que le poussin soit naissant. Ensuite ils sont placés avec les autres coqs. «Quand ils sont élevés ensemble, il n’y a pas de problèmes, assure le propriétaire. C’est quand deux coqs ne se connaissent pas qu’ils vont se battre».
Parmi les incontournables, on note la «poule casquette», une variété de poule qui demeurera immobile même si on la place sur la tête, l’épaule ou le bras de quelqu’un.
Il y a aussi la «tire de la langue de vache», qui fait écarquiller bien des yeux. «Peu de gens le savent, mais pour faire manger une vache sans se faire mordre, comme elle n’a pas de dents en haut, il suffit de lui présenter un morceau de pain pour qu’elle vienne le chercher avec sa langue», raconte-t-il.
Les visiteurs peuvent aussi traire une chèvre, voir la tonte des moutons, se promener en charrette, jouer dans le foin ou nourrir les animaux.
Il y a également une «érablière», où ils peuvent aller s’asseoir pour manger et où les enfants peuvent profiter d’un labyrinthe ou, pour ceux en bas âge, trouver des «objets magiques».
Vivre de l’agrotourisme
Les visites à la ferme, Marc Descôteaux est pratiquement tombé dedans quand il était petit. «Mon père en faisait, mais ça s’arrêtait à aller dans l’étable et flatter les animaux, se souvient-il. Ça ne durait que 20 minutes»
«Moi, j’ai repris ça avec mon élevage de moutons et j’ai développé des activités autour pour que ça vaille la peine de se déplacer», poursuit celui qui est dans le domaine depuis bientôt 30 ans.
Aujourd’hui, Marc Descôteaux vit davantage de l’agrotourisme que de l’élevage de moutons, lui qui reçoit plusieurs groupes scolaires, garderies et camps de jour, en plus de quelques milliers de touristes par années. «Mon chiffre d’affaires, c’est environ à 60% de l’agrotourisme, évalue-t-il. Nous sommes passés de 400 à 140 moutons».
«Les écoles doivent réserver un an d’avance. Pour ce qui est des touristes, certains viennent juste pour nous, d’autres en venant visiter leur famille ou en faisant le tour de ce qu’il y a à voir dans la région».