Site icon LA VIE AGRICOLE / LVATV.CA

Un abattoir pour bovins au Québec, une nécessité !

(LVA) Le Québec pourrait prendre avec succès une place plus importante dans le marché de la viande de bœuf. C’est ce que pense un groupe d’homme affaires. Composé de producteurs, d’opérateurs d’abattoir et de distributeurs, ce groupe est rassemblé autour d’un projet commun : la relance de l’abattoir de bœuf de St-Cyrille de Wendover. La Vie Agricole est allée sur place, quelques jours avant leur réunion officielle annonçant la relance, afin de comprendre ce qui motive autant les gens à reprendre cet abattoir.

Un abattoir doté d’une expertise exceptionnelle

Une courte visite des installations permet de constater l’ampleur des installations. Même si cet abattoir est considéré par les spécialistes comme un abattoir de moyenne taille, ses installations sont impressionnantes. De plus les investissements successifs dans cet abattoir en ont fait une installation des plus modernes, capable de valoriser l’entièreté de la carcasse incluant le cinquième quartier tout en gardant la traçabilité de la provenance du bovin.

Seul abattoir fédéral spécialisé

Cet abattoir est spécialisé dans l’abattage de bovins laitiers de réforme, c’est sa vocation première. C’est d’ailleurs le seul abattoir fédéral spécialisé pour ce type d’abattage dans l’est du Canada. L’abattage de bovins de réforme est beaucoup plus complexe que l’abattage de bouvillons à viande, ce qui permet à ce type d’abattoir spécialisé de répondre aussi à des marchés de niche dans la commercialisation de bouvillons à viande, marché que les grands abattoirs ne peuvent faire aussi efficacement.

Reconnu au Japon

C’est grâce à sa capacité à s’adapter à des demandes spécifiques que l’abattoir de St-Cyrille a su intéresser un distributeur japonais à investir dans des améliorations et à distribuer au japon pendant plus de 18 mois le bœuf du Québec. Selon les spécialistes de marketing rencontrés, ce fut une percée dans un des marchés les plus exigeants du monde: ce qui démontre la capacité de notre filière québécoise du bœuf. Capacité qu’il faut maintenant développer, car la demande est là. Pour les promoteurs, sans un abattoir comme celui-là, il est impensable de développer sérieusement la filière bovine au Québec.

 

Rien à voir avec Lévinoff-Colbex

La Vie Agricole a demandé aux promoteurs ce qui compromettait le plus le projet de relance. Messieurs Sylvain Bourque, James Allens et Jean Guy Dubé, nous ont avoué que le fait que des producteurs soient intéressés au projet et qu’ils fassent partie des promoteurs, semait la confusion dans l’esprit de plusieurs en associant ce projet à celui de Levinoff-Colbex. Même s’il s’agit du même abattoir, ce projet est un projet privé qui n’a rien en commun avec Levinoff-Colbex. Ce projet privé veut regrouper divers acteurs de la filière, avec des objectifs et des stratégies de commercialisation différentes de ceux de Levinoff-Colbex. D’ailleurs les promoteurs invitent les producteurs ou autres acteurs de la filière qui seraient intéressés à en savoir plus sur leur projet à contacter Christine Audet, secrétaire, au 418-642-2405 située au 226 rang Longue-Pointe Saint-Malachie  (Québec)  G0R 3N0

Les producteurs y croient

Un producteur, M.Marquis Roy, rencontré à St- George par La Vie Agricole, nous a confié pourquoi il faisait partie du groupe. “Comme homme d’affaires, il y a là une excellente opportunité. De plus cette opportunité d’affaires permet de renforcer à peu de frais la rentabilité de mon entreprise. Cela sécurise et améliore les revenus que je tire de la vente de mes vaches de réformes et ce revenu contribue à la santé financière de mon entreprise laitière“, de dire M.Roy

Le devoir du gouvernement

Les nouveaux paramètres de l’entente de libre-échange Canada-Europe qui prévoient une augmentation de l’exportation de bovins vers L’Europe obligent le gouvernement du Québec à trouver des solutions pour les producteurs de bovins au Québec s’il ne veut pas que l’entente ne soit qu’aux privilèges des producteurs de l’Ouest du pays. En plus, quand la solution vient par les producteurs eux-mêmes, le gouvernement n’a-t-il pas le devoir de tout mettre en œuvre pour que le projet aboutisse ? Ne serait-il pas assez anachronique qu’il n’y ait plus d’abattoir de bovins au Québec quand la production de bœuf va prendre de l’expansion !

Quitter la version mobile