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Entrevue avec Stéphane Billette: Vision d’avenir des enjeux agricoles

En ce début d’année 2014, La Vie Agricole a rencontré, Stéphane Billette, le député libéral et critique en matière d’agriculture pour échanger avec lui sur divers enjeux majeurs du monde agricole.

L’accaparement des terres vu par le député libéral  

Ce phénomène suscite la curiosité des gens sous différents aspects. Est-ce bien ou mal?

Le député débute la rencontre en expliquant qu’il faut premièrement, faire la différence entre le prix élevé des terres et l’accaparement de celles-ci pour bien comprendre l’enjeu du problème. Si devenir propriétaire d’une terre agricole est très coûteux, la raison principale est très certainement celle de l’offre et la demande, explique M. Billette. « Étant dans un système économique libéral nous ne pouvons que suivre la loi du marché. On achète et vend au prix qui fait notre affaire! », explique-t-il. Également, selon le critique libéral on ne peut empêcher un agriculteur d’avoir du succès et, par le fait même, d’agrandir son territoire.

Par contre, il poursuit en expliquant que l’on doit absolument enrayer l’accaparement des terres lorsqu’un individu fait de la spéculation économique en dehors de la dimension agricole. « Certains achètent des terres dans le but d’attendre 20 ans pour y construire un centre d’achat lorsque la terre ne sera plus exploitable. C’est inacceptable. La terre doit être cultivée ». La solution? Très simple selon M. Billette, il faut occuper nos terres et, une entreprise privée comme le Fond d’investissement pour la relève agricole (FIRA) se veut comme l’outil de prédilection pour y arriver.

Le FIRA, dont la mission est de supporter la relève dans son accès à l’agriculture, peut aider les jeunes agriculteurs à acquérir des bâtiments, de l’équipement ou des troupeaux et même devenir partenaire dans une ferme. L’aide le plus précieux du FIRA, selon M. Billette, est l’expertise du groupe d’aide/conseil afin d’avoir le meilleur rendement possible de la ferme. « J’aurais bien aimé que quelqu’un me dise comment utiliser mes engrais et mes semences lorsque j’ai commencé dans le milieu! Les jeunes agriculteurs seront mieux protégés face à une année difficile! », renchérit-il.

Accord de libre-échange Europe/Canada 2015-2016

Pour le député libéral, l’accord de libre-échange signé récemment entre le Canada et l’Europe est une réussite au plan économique. « Nous ouvrons les portes d’un marché de plusieurs milliards de dollars. Cependant, nous devons mettre un contrôle d’uniformisation du produit dès le début. Je ne veux pas d’un produit fait dans une grotte insalubre! », prévient M. Billette. En effet, une des peurs du critique en agriculture est de voir rentrer au Canada un produit dont la qualité est nettement inférieure à ce qu’on produit ici, ce qui pourrait amener à des maladies ou des infections.

Également, M. Billette explique que nous devons protéger nos fromagers dans cet accord économique, puisque l’accord doublera la quantité de fromage en provenance d’Europe sans droits tarifaires (soit environ 37 000 tonnes/an). Le gouvernement doit s’asseoir avec les fromagers du Québec et trouver une entente où chacun sortira gagnant, selon le député. Il poursuit avec l’affirmation suivante : « Évitons les compensations économiques, ce n’est pas une solution.  Lorsque je leur en parle, les fromagers veulent des outils et des mécanismes pour s’assurer de survivre. Donnons-leur ce qu’ils veulent! »

Pluralité syndicale et liberté de presse

Questionné sur les syndicats agricoles et la possibilité d’en créer un seul unique, M. Billette souhaite qu’on laisse les agriculteurs se prononcer sur la question et qu’ils décident de leur destinée. Il continue en affirmant qu’il y a trop peu d’agriculteurs à l’Assemblée nationale et qu’ils ne peuvent débattre de cette question sans l’opinion des principaux intéressés.

D’autre part, M. Billette se réjouit de voir une forme de joute journalistique entre La Vie Agricole et ses compétiteurs. « Plus il y a d’information sur le monde de l’agriculture, meilleures seront les décisions des fermiers. On ne peut qu’être gagnant !» déclare-t-il, sourire aux lèvres. Il termine l’entrevue en affirmant que chaque média apporte sa contribution et qu’il peut désormais compter sur La Vie Agricole pour élargir le monde de l’information agricole.

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