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Autoroute 73: des propriétaires qui refusent de plier face au gouvernement

On pourrait les comparer à David dans sa bataille contre Goliath, ou encore aux célèbres Gaulois devant les Romains. Josée Bilodeau et son conjoint Pascal Veilleux tentent par tous les moyens depuis six ans maintenant de sauver leur terre à bois dans le dossier qui les oppose au gouvernement provincial quant au projet de prolongement de l’autoroute 73.

La dernière tentative du couple de Beauceville afin d’éviter l’expropriation qui permettrait de poursuivre cette autoroute tant attendue des Beaucerons est de faire déclarer nulle une loi que Québec avait adoptée il y a quelques mois.
Une requête en ce sens a été déposée le 12 décembre dernier au Palais de Justice de Québec. Celle-ci demande également que les décisions prises sur la base des décrets validés par cette loi, ainsi que l’avis d’expropriation soient annulés, en plus de rétablir les décisions du Tribunal administratif et le jugement de la Cour supérieure rendus en leur faveur au début du conflit.

Les requérants demandent aussi au tribunal le remboursement de tous les frais d’avocats qu’ils ont engagés, soit un montant d’un peu plus de 51 800 $. Ils demandent également au gouvernement du Québec un montant de 25 000 $ en dommages et intérêts.

Pas contre l’autoroute
Mme Bilodeau et M. Veilleux n’en ont pas contre le projet de prolongement lui-même. Ce qu’ils déplorent, c’est que le gouvernement ait mis de côté un premier tracé qui se situait tout au bout de leurs terres pour un autre tracé de huit kilomètres qui scinde en deux leur propriété, en plus d’empiéter sur une plus grande portion de celle-ci.

«Ce que nous voulons, c’est que nos droits soient respectés, ce qui n’est pas le cas, explique Mme Bilodeau. Le gouvernement est assujetti aux mêmes lois que les simples citoyens et nous aimerions que notre cause soit entendue par une personne impartiale, un juge en l’occurrence, car depuis de nombreux mois, nous n’avons pas eu l’occasion de faire entendre notre point de vue dans cette affaire».

Même si elle reçoit les conseils avisés de ses avocats, Mme Bilodeau a décidé de se représenter seule afin de limiter les frais encourus, qui s’élèvent déjà à plusieurs milliers de dollars. La chimiste de profession qui enseigne au niveau collégial estime que la procédure devrait toutefois aller bon train. «La comparution a eu lieu le 18 décembre dernier, début janvier je vais contacter les avocats de la partie adverse et j’espère que d’ici un an, tout soit réglé». En leur faveur, espère-t-elle, il va sans dit.

Pour y arriver, Mme Bilodeau espère que les jugements en bonne et due forme qu’elle et son conjoint ont obtenus feront pencher la balance de leur côté. «Le Parti Libéral nous a privé de nos droits, maintenant, le Parti Québécois veut nous priver de nos terres. Nous ne nous laisserons pas faire sans réagir», termine Mme Bilodeau.

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