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Lait: la gestion de l’offre pénalise consommateurs et producteurs

COMMUNIQUÉ – OTTAWA, le 27 févr. 2014 /CNW/ – Le système canadien de gestion de l'offre dans le secteur des produits laitiers pénalise plusieurs millions de Canadiens. En effet, selon la première série de résultats d'une analyse du Conference Board du Canada sur ce sujet, les consommateurs canadiens doivent payer plus cher leurs produits pour soutenir un petit nombre d'exploitations agricoles alors que les agriculteurs les plus efficaces, eux, doivent limiter leur production au marché canadien, un marché aux débouchés pourtant plus limités.

« Tous les Canadiens ont un intérêt dans le système de gestion de l'offre, a déclaré le vice-président, Stratégies industrielle et d'affaires, Michael Bloom. Les Canadiens, y compris ceux à plus faible revenu, déboursent environ 276 $ de plus par famille que les consommateurs d'autres pays pour se procurer des produits laitiers. »

« Tout compte fait, a-t-il ajouté, cette politique limite les possibilités de croissance des agriculteurs parce qu'elle met l'accent sur le marché canadien, un marché à faible croissance faible. Les producteurs canadiens les plus efficaces dans ce secteur se classent déjà parmi les meilleurs au monde et tout porte à croire qu'ils peuvent soutenir la concurrence à l'échelle internationale. Or, au bout du compte, le système de gestion de l'offre limite les revenus et la création d'emploi au Canada. »

Ces conclusions sont tirées du rapport du Conference Board, « Plaidoyer pour la croissance : Réformer la gestion de l'offre ». Selon ce rapport, la réforme de ce secteur – si l'on veut qu'elle soit avantageuse pour tous – doit s'articuler autour d'une nouvelle vision axée sur la croissance de l'industrie des produits laitiers. En effet, étant donné que la consommation des produits laitiers est à un point mort au Canada, la croissance viendra du côté des marchés d'exportation.

 

   
FAITS SAILLANTS
   
      Les fermes laitières comptent parmi les plus rentables au Canada. De façon générale, les producteurs laitiers ont un revenu plus élevé que le Canadien moyen.
   
      Les fermes laitières les plus efficaces sont compétitives sur les marchés internationaux. Or, le système de gestion de l'offre les confine au marché canadien, un marché plus restreint et à faible croissance.
 

 

Dans sa forme actuelle, le système de gestion de l'offre canadien existe depuis plus de 40 ans. Son origine remonte à l'après-guerre, période pendant laquelle le secteur des produits laitiers était aux prises avec une capacité excédentaire chronique et de maigres revenus agricoles. Dans cette optique, l'introduction du système de gestion de l'offre visait à fournir un revenu « équitable » aux producteurs laitiers et à stabiliser leur revenu.

En vertu de la politique actuelle, un prix cible pour le lait est établi largement en fonction du coût de production de l'ensemble des exploitations agricoles. Pour en arriver à ce prix, qui affecte l'industrie de la transformation et les consommateurs, l'offre sur le marché est limitée. Selon l'Organisation de coopération et de développement économiques, ces mesures de gestion de l'offre et de soutien du prix du marché ont coûté en moyenne 2,6 G$ aux consommateurs de produits laitiers canadiens du début du siècle jusqu'à 2011. Pour les familles, le prix s'élève à environ 276 $ par année.

Le prix cible du lait a-t-il l'effet d'une taxe à la consommation cachée? C'est l'un des points en litige. Bien qu'il n'y ait aucune incidence financière pour les gouvernements, le Conference Board constate qu'il s'agit effectivement d'une taxe à la consommation, étant donné que les consommateurs canadiens paient leurs produits laitiers plus chers qu'ils ne le feraient sur le marché libre en raison de ce système de réglementation, lequel vise à limiter les risques commerciaux des producteurs de lait.

Le système de gestion de l'offre canadien a également obligé les producteurs les plus efficaces à écouler leurs produits sur les marchés intérieurs, qui sont relativement petits et à faible croissance. En d'autres mots, le Canada est, pratiquement, écarté des marchés internationaux des produits laitiers à forte croissance et ce, pour les raisons suivantes. D'abord, une grande partie des investissements dans ce secteur est liée aux quotas de production plutôt qu'à des actifs productifs. En second lieu, l'exportation des produits laitiers canadiens demeure limitée puisque l'Organisation mondiale du commerce estime que le système de la gestion de l'offre constitue une forme de subvention.

Les prochains résultats de cette recherche, qui seront publiés le lundi 3 mars, exposeront les possibilités de croissance dans le secteur des produits laitiers.

Assorti de recommandations, le rapport complet sera rendu public le jeudi 6 mars.

Ce rapport est l'un de 20 rapports qui seront produits par le Centre pour l'alimentation au Canada (Centre for Food in Canada). Depuis 2010, ce Centre fait appel à des partenaires du gouvernement, de l'industrie ainsi que des milieux universitaire, associatif et communautaire en vue de l'élaboration d'une stratégie pour l'alimentation. Cette stratégie vise à répondre aux besoins en matière de prospérité du secteur ainsi qu'aux objectifs d'alimentation salubre et saine, de sécurité alimentaire pour les ménages et de durabilité environnementale.

Le coup d'envoi de cette stratégie sera donné lors du 3e Sommet de l'alimentation 2014 : De la stratégie à l'action (3rd Canadian Food Summit 2014: From Strategy to Action) qui se tiendra les 18 et 19 mars au Centre des congrès de Toronto.

SOURCE Le Conference Board du Canada

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