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Maitres chez nous !

Pour réussir en agriculture il faut être un bon gestionnaire, être à son affaire, méticuleusement à son affaire. C'est pour ça que M. Réjean Tétreault de Saint-Mathias-sur-Richelieu n'est pas pour la création d'une SADAC.

« Nous autres on est contre ça. J'ai toujours été pour le libre marché. », dit-il. Pour lui l'accaparement des terres n'est pas un problème. « Je ne peux pas parler pour les autres régions mais ici c'est pas les sociétés qui viennent nous mettre des bâtons dans les roues pour faire monter les prix». Les terres s'achètent et se vendent entre producteurs.

M. Tétreault ne croit pas que les achats par une SADAC ce soit pour la relève. « C'est pas vrai que c'est pour la relève. S'ils achètent une terre et la louent 100$ l'arpent, ça c'est pour la relève mais s'ils la louent 300$ ça c'est pas pour la relève, c'est pour faire de l'argent ».

« Que l'état prenne en charge ou que des fédérations ou l'UPA prenne en charge ce genre de monopole-là c'est toujours un fiasco » dit-il. « Tu parles dans le champ au monde, c'est pas ça qu'ils veulent ». D'où cela vient, se demande-t-il : « On dirait qu'au lieu de partir du bas vers le haut, ça part du haut vers le bas ».

L’UPA trop gros ?
L'agriculteur questionne aussi la taille de l'UPA. « C'est sûr que mettre tout le monde dans le même bateau, toutes les productions, des fois c'est comme trop ». C'est difficile de trouver un consensus avec les différentes régions. « La réalité ici en Montérégie, en Abitibi, au Lac-Saint-Jean, est différente, on ne cultive même pas les mêmes denrées ».

De vrais producteurs, entrepreneurs !
L'entreprise est une ferme familiale, Ferme J.R. Tétreault Inc, qu'il exploite avec son frère Mario depuis 1994. M. Tétreault vient d'acquérir 80 hectares, pas pour la spéculation mais pour le long terme, pour la mettre en culture. Cela porte la superficie à 310 hectares. Les Tétreault cultivent du maïs, du soya, du blé et un peu de foin. Il sait bien que cela peut être long mais M. Tétreault utilise tous les moyens modernes pour être un bon gestionnaire. Il aurait pu être comptable nous confie-t-il, prouvant ainsi que les producteurs sont des entrepreneurs

Les outils modernes comme appui !
« Tout, chaque point, doit être passé au peigne fin. Tu ne peux pas être le meilleur dans quelque chose et être le moins bon dans l'autre, ça ne marchera pas. Faut vraiment que tu sois bon dans tout ». M. Tétreault tient à tout contrôler chez-lui : « Il faut tout savoir ce qui se passe chez-vous ».

Pour arriver à son but, M. Tétreault, qui n'a pas 50 ans, utilise tous les outils modernes (informatique, internet, GPS). « On a des tracteurs qui se conduisent par GPS ce qui permet d'éviter les chevauchements. Plus rien ne se fait à peu près, t'as plus le choix. Avec les engrais et herbicides il faut que tu sois précis, ne pas en mettre trop, en mettre assez, pas des doses doubles ou des moitiés de doses, juste assez ».

Internet pour consulter le vrai monde
Comme l'internet l'aide dans l'administration de son entreprise, M. Tétreault voit aussi là un moyen efficace pour consulter les agriculteurs si une organisation souhaite entendre les vraies affaires qui se disent dans les champs. « C'est pas long répondre à un sondage, tu réponds quand tu as le temps. Ça aurait la même valeur qu'une réunion. C'est tellement facile de rejoindre tout le monde par internet ».

Pourquoi les agriculteurs ne vont pas aux réunions? « Souvent ce sont des réunions de soir et ils ne rejoignent pas la moitié du monde ». M. Tétreault souligne l'exemple de la MRC Rouville qui a consulté les agriculteurs de la région en les convoquant à une rencontre qui se tenait entre 10h00 et 15h00. Il précise que la participation a été excellente. Comme quoi qui veut peut ! À écouter M.Tétreault on comprend que l’agriculture est certainement le meilleur moyen de rester Maitres chez nous !

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