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Le projet de la SADAQ : Plus de Pour que de Contre au Lac

M. Jean-Francois Lavoie, de la Ferme Jean-Guy Lavoie & Fils, de Laterrière,   se dit en faveur d’un projet du type de la SADAQ même s’il dit qu’il ne connaît pas entièrement le contenu.

« Les prix des terres sont trop chers pour les jeunes. Si l’on veut conserver le patrimoine agricole du Québec et les fermes selon le modèle familial, il faut contrer les gros investisseurs qui font monter les prix des terres et qui achètent de gros blocs de terres. Les prix montent trop vite. C’est trop alléchant pour les vendeurs. Il va falloir que l’UPA ou le gouvernement stoppe ça. Il faut définir davantage ce projet afin d’en connaitre le contenu et de savoir comment ça peut s’installer. La valeur de la terre ça s’évalue à quoi, quand on a de la relève? »

À la Ferme familiale Léothé, du Chemin St-Benoît de Jonquière, M. Denis Tremblay  pense que « Le projet de la SADAQ c’est une bonne chose. Dans le laitier on a les quotas et ça évite la prise de contrôle par une seule entreprise. Les grosses compagnies qui font monter le prix des terres disent qu’ils ont à cœur l’autosuffisance alimentaire mais en réalité c’est leur portefeuille qu’ils ont à cœur. S’ils paient un gros prix pour les terres, c’est certain que c’est le citadin qui va en repayer le prix. Oui je suis favorable. Il faut  prioriser les agriculteurs, les résidents au lieu de l’immobilier et de la spéculation. Il faut laisser de la place à l’épanouissement. Il faut informer les agriculteurs. Il faut que ça passe à l’examen. Ce ne sera pas une formule efficace à 100% la première année. Il faudra d’ailleurs y apporter des ajustements, s’adapter. On a des instances pour se prononcer. On a élu des gens pour nous représenter. Il faut aller aux assemblées. »

 « On ne peut pas juger personne. Il faut respecter leurs choix. Ce qui est raisonnable pour certains n’est pas nécessairement raisonnable au niveau communautaire. Il faut avoir une vision plus large.»

 M Raymond Rouleau,  propriétaire des « Serres Dame Nature », de St-Gédéon, n’est pas contre le projet de la SADAQ mais il faut continuer à le définir. Il mentionne :
« Oui je suis favorable à quelque chose du genre du projet de la SADAQ mais ce modèle est encore mal compris et ne fait pas l’unanimité. Il faudra la formule de manière à faire consensus parmi les agriculteurs. »

« En attendant la mise en place d’un mécanisme définitif de contrôle afin d’établir des balises, certaines règles doivent être mises en place telles l’obligation de maintenir le capital productif des terres sous spéculation. Les grandes entreprises qui achètent ces terres doivent rencontrer des exigences d’occupation dynamique du territoire, de maximisation des retombées locales et de responsabilité sociale. »

« Il faut protéger le mode actuel  d’agriculture, le mode  de type familial car ce modèle a fait ses preuves. On sait que lorsqu’il y a des périodes difficiles, les financiers s’en vont mais les agriculteurs de métier de génération en génération,  restent. »

« Ce n’est donc pas tout blanc et pas tout noir! On est dans une société de libre marché et on ne peut pas empêcher quelqu’un d’acheter un bien. Dans un contexte mondial de pénurie des aliments, les terres agricoles deviennent un bien de plus en plus convoité et certains y voient l’occasion de faire de gros profits. Il faut que ceux qui veulent s’investir en agriculture le fassent dans le cadre d’un modèle d’agriculture durable.»

M. Léon Boudreault, propriétaire de la Ferme Léon Boudreault, du Chemin St-André à Jonquière, se dit pro-SADAQ même s’il ne connaît pas tout le contenu du projet.
« Je suis 100% d’accord avec un projet du type de la SADAQ. L’UPA et le gouvernement ont dormi au gaz. Ils auraient  dû voir venir ça. Il est déjà trop tard! Le prix des terres a trop monté.   Il faut contrer l’achat par les grosses compagnies sinon  ça va briser les rêves des jeunes qui veulent devenir  des agriculteurs propriétaires.  Ça a été dur pour moi de le devenir et ce sera impossible pour eux si on ne fait rien pour stopper ça. Il faut empêcher les gens d’acheter les terres cultivées pour en faire de l’immobilier ou des écuries et par la suite de louer ces terres aux agriculteurs. Il faut prioriser les agriculteurs et les résidents. L’UPA c’est un syndicat de producteurs laitiers. Ils  ne font pas beaucoup  de choses pour nous en horticulture. »

Rejoint par téléphone,
M. Henri Hossay de la ferme LIEGEOISE, à Albanel se dit CONTRE un projet du type SADAQ.
 
« Je ne suis pas au courant du projet de la SADAQ.  Moi, je ne suis pas contre l’achat des terres par les grosses compagnies.  C’est bien!  Ça fait monter le prix des terres. Ces terres-là ne seraient pas remises en valeur. Les gens, ils ne les achèteraient pas. On ne peut pas tout avoir pour rien. On n’est plus au Temps d’une paix. »  

Plusieurs autres agriculteurs que j’ai contactés  n’ont pas voulu se prononcer. Ils avaient peur que cela fasse des mécontents autour d’eux et que ça nuise à leur entreprise. D’autres se sentaient en situation de conflit en raison de leur implication face à l’UPA.

Quant à l’UPA du Saguenay-Lac-St-Jean, M. Robert Savard, responsable des relations publiques,m’a poliment répondu qu’il n’y avait pas de projet SADAQ et qu’il n’y aurait pas d’entrevue sur ce sujet.

 

 

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