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Manger local ou mondial ?

Alors que l’ère de la mondialisation semble clairement un acquis dans notre système économique actuel, nous sommes tous à même de prendre conscience que chacun de nos gestes quotidiens ont un impact sur le fonctionnement même de l’économie. Faut-il acheter local ou mondial ?

Un nouveau terme décrit les consommateurs de produits de proximité : les locavores. Le mot locavore vient de « loca » qui signifie « local ou localement » et « vore » qui veut dire manger : On estime qu’un locavore mange donc la nourriture produite dans un rayon de 100 à 250 km autour de son domicile. Clément C.Gagnon dans un document remis aux médias ces derniers mois rappelle qu’un Québecois locavore devrait “renoncer aux cerises importées du Chili, aux crevettes thaïlandaises, aux avocats du Mexique, aux oranges de la Floride, à l'agneau de Nouvelle-Zélande, en plus de bannir l'utilisation de la congélation qui permet de bénéficier intelligemment de produits hors saison“.

Ce modèle privilégie tous les concepts de marchés publics régionaux, l’approvisionnement direct à la ferme. Ses adeptes défendent avant tout l’économie de transport limitant la pollution. Clément C.Gagnon rappelle dans sa note aux médias qu’on estime “ entre 2 400 et 4 800 km la distance moyenne parcourue par un produit alimentaire, entre son lieu de production et l'assiette du consommateur, soit 25 % de plus qu'en 1980“. Mais consommer local c’est aussi stimuler l’emploi local et un chemin vers une indépendance face aux marchés mondiaux. Consommer local c’est connaître la traçabilité des produits. Il suffit juste de regarder le cas de la production de bœuf au Québec pour comprendre qu’il est facile de perdre l’information sur l’origine des produits. Il est évident que l’abattage des bœufs et vaches de réformes en Pennsylvanie ou en Ontario ne garantit pas que le steak qui revient dans notre assiette soit Québécois !

Clément C.Gagnon rappelle que pourles locavores, maîtriser son alimentation, c'est aussi se préserver d'une certaine insécurité alimentaire liée à des scandales alimentaires d'une part, et à un manque d'autonomie alimentaire des régions, d'autre part.

Il écrit : “L’ex-ministre de l’agriculture du Québec, monsieur Jean Garon va plus loin dans sa Chronique de janvier 2014 de La Vie agricole : « L’ouverture de plus en plus étendue du libre-échange à des produits alimentaires importés permet l’arrivée chez-nous de produits non souhaitables sur le plan de la santé… Aujourd’hui, les résultats des nombreuses recherches faites ici nous permettent de choisir des aliments qui ont la valeur nutritive que nous recherchons et que nous souhaitons. »

En opposition au locavores, les distavores politisés ( comprendre les adeptes des achats de produits alimentaires à travers le monde) défendent que cesser d’importer des produits alimentaires exotiques serait un risque considérable pour les économies des pays importateurs en développement. De toute façon au-delà de ces concepts théoriques, une proportion importante de la population du Québec agit assurément en fonction de ses moyens et privilégiera le produit le moins cher même s’il provient du bout du monde. C’est donc à la production agricole québécoise de faire la démonstration de sa qualité et de sa productivité.

Et Clément C.Gagnon de conclure : “Comme le soulignait fort brillamment M. Yan Turmine, agr. dans La Vie agricole de janvier 2014, propos rapportés de M. Bernard Vaussion, ancien chef des cuisines de la présidence française, « La vraie star, c’est le produit! Nous ne sommes que des interprètes. »“

Évolution du marché agricole local

États-Unis, 1997 et 2007

 

1997

2007

Ventes directes aux consommateurs locaux

551 M $

1,2 G $

Ventes directes aux consommateurs locaux en pourcentage du total des ventes agricoles

0,3 %

0,8 %

 

Évolution du nombre d’organismes d’agriculture communautaire

États-Unis, 1986, 2001, 2005 et 2010

1986

2001

2005

2010

2

400

1 144

1 400

Source : Local Food Systems: Concepts, Impacts and Issues, U.S. Department of Agriculture, Economic Research Service.

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