C’est vrai, le Québec, ce n’est pas la Californie. Il n’en demeure pas moins que, dès que le thermomètre atteint 22 °C, les vaches laitières commencent à subir un léger stress. À 26 °C et 80 % d’humidité, on atteint la zone de stress élevé. Beaucoup d’étables sont maintenant équipées de systèmes de ventilation très performants, qui déplacent l’air au niveau des vaches, diminuant grandement l’impact des journées chaudes et humides de l’été. L’adaptation de la régie et de l’alimentation aident également à réduire les effets négatifs de la chaleur sur les vaches.
En été, les vaches réagissent en réduisant leur consommation, ce qui diminue leur production de lait et de gras. La fertilité devient alors une fonction secondaire pour une période de plusieurs mois, l’effet de la température se répercutant sur les ovules qui se développeront plus tard à l’automne.
Le climat chaud influence l’appétit de la vache, mais la variabilité des aliments handicape tout autant l’efficacité digestive du rumen. Le type de fourrage change continuellement dans la ration alors que la première, deuxième ou troisième coupe est servie. De plus, un ensilage qui est en pleine fermentation n’a rien pour assurer une stabilité des nutriments au rumen. L’été est également propice au chauffage des aliments dans la mangeoire. L’utilisation d’acide propionique dans le silo ou dans la mangeoire peut s’avérer une pratique payante pour la stabilité de la production de lait.
De par sa nature, la vache produit une quantité importante de chaleur par la fermentation ruminale. La tendance à trier la ration, c’est-à-dire à sélectionner les concentrés et délaisser les fourrages grossiers, est pour elle une façon de réduire sa production de chaleur interne. Plus les aliments sont longs à digérer, plus il y aura de chaleur produite dans le rumen. Quoique les grains soient plus rapides à digérer que les fourrages, les rations plus concentrées représentent un risque élevé pour la santé de la vache qui souffrira d’acidose aussitôt qu’elle débutera le tri.
Quand la vache mange moins, le niveau énergétique de la ration doit être augmenté afin de préserver la condition de chair et la production de lait. Les gras protégés sont une alternative efficace aux grains. Certains, quoiqu’un peu plus dispendieux, maintiennent la production des composantes du lait tout en favorisant également la reproduction des animaux.
Les rations riches en fourrages demeurent un choix économique et sensé en tout temps. En été, c’est le temps de sélectionner les fourrages de la meilleure qualité, qui ont une fibre plus facilement digestible, limitant la production de chaleur du rumen.
Les cultures de levures sont particulièrement appropriées en été, ayant démontré leur impact positif sur le contrôle du pH ruminal ainsi que sur la digestibilité de la fibre. De même, les aliments tampons, riches en sodium et en potassium, sont bénéfiques pendant les périodes de stress thermique. Ils permettent aux vaches de remplacer les pertes de potassium et de sodium dues à la production de lait, à la transpiration et à l’excrétion urinaire. On associe souvent une augmentation de la production de lait et de la consommation de matière sèche lorsque de tels additifs sont ajoutés dans les rations en été.
Finalement, plus que jamais, assurez-vous de la disponibilité et de la qualité de l’eau puisque les besoins de la vache sont très élevés en été. Un débit d’eau trop faible ou des abreuvoirs sales influenceront le succès des ajustements que vous ferez dans votre ration.