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Des producteurs de bovins déterminés, mais les dés sont-ils pipés d’avance ?

Yannick Patelli – Paul Doyon, qui présidait ce 29 octobre la conférence de presse de la coopérative d’abattage de bovins, a déclaré, à La Vie Agricole :“ Les nouvelles sont plus ou moins bonnes. Dans le dossier de l’abattoir de Saint-Cyrille de Wendover, le gouvernement laisse aller les équipements par le liquidateur, mais l’assemblée générale de la coopérative vient de nous donner comme mission de poursuivre nos efforts, notamment pour la mise en marché, la traçabilité et l’incitation auprès des consommateurs pour qu’ils mangent plus de bœuf!“

S’il s’est félicité du membership de 535 membres et du soutien déclaré de l’ancien dirigeant de Desjardins M. Claude Béland lors de son entrevue avec La Vie Agricole, rien ne laisse présager que les soutiens coops actuels, que ce soit chez Desjardins ou à la Coop Fédérée soient très actifs.

Un jour le Québec sera otage pour son abattage !

M. Doyon a ajouté :“ Pour ce qui est de l’abattage, même si le gouvernement a délaissé notre projet à Saint-Cyrille, on n’a pas dit notre dernier mot et on regarde ailleurs au Québec.“ M. Mario Théberge, un producteur de Saguenay Lac Saint-Jean a ajouté : “ Le dossier n’est pas clos. Il faut comprendre qu’un jour, y’aura plus qu’un seul acheteur pour nos bovins et le Québec sera otage.“

Des dés pipés d’avance ?

Interrogés sur le rôle joué par le gouvernement et Investissement Québec, les producteurs de bovins présents ont dit clairement : “ Ils se lancent la balle !“ Mario Théberge s’est dit excédé de l’attitude du ministre Paradis : “`J’ai parlé à Jocelyn Dumas, sous-ministre à Investissement Québec et il m’a dit, on n’a jamais voulu vous le vendre l’abattoir!“ Les producteurs de bovins s’interrogent alors à savoir si le passé de Colbex n’est pas en train de leur nuire et de hanter le gouvernement libéral actuel. Ils déplorent alors que le ministre Paradis louange le bien-être animal, qu’on ne s’inquiète pas au MAPAQ que le bœuf consommé par les Québécois fasse encore 1500 à 8000 kilomètres en passant par l’Ontario et les États-Unis pour se faire abattre :

“ Faudra-t-il attendre une crise sanitaire comme la vache folle pour réagir ?“, se sont-ils exclamés. À la question posée par La Vie Agricole quel rôle peut jouer un acteur mondial comme Cargill dans un tel dossier, M. Doyon a précisé :“ Y’a des jours où l’on se demande s’il n’y a pas des intérêts politiques supérieurs qui nous échappent !“

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