Extrait de l’entrevue avec M. Jean Pronovost
“Quand on dit accaparement, on veut se prémunir de quoi ! On pourrait se demander qui accapare quoi !“ Jean Pronovost
YP : Votre réaction au projet de création d’une SADAQ ?
JP : Il y en a qui veulent garder le modèle traditionnel et qui disent que les fonds veulent faire de la spéculation et mais quand on dit accaparement, on veut se prémunir contre quoi ? On refuserait que des particuliers du monde agricole ou non participent au développement des fermes mais au nom de quoi ? Et au nom de quoi, on interdirait un agriculteur de faire affaire avec une société de capital de risque ? J’ai vu en France l’équivalent des SADAQ, les SAFER et on trouvait cela surprenant à l’époque. Au final la majorité des terres là-bas sont louées. Est-ce que c’est cela qu’on veut pour le Québec ? Un jeune aura moins le goût d’investir sur une terre louée que sur une terre lui appartenant ! Avec la SADAQ est-ce qu’on veut donner le pouvoir à une société publique de dire qui peut vendre à qui et à quelles conditions ? Attention les terres ici sont propriétés de familles agricoles, est-ce qu’on veut leur imposer de vendre ça à des conditions qu’on va imposer aux agriculteurs ? Au nom de la ferme familiale ? Est-ce qu’on veut ça ? On pourrait se demander qui accapare quoi ? Je pense qu’il y a plusieurs modèles possibles et que l’achat de terres par des fonds ne se répandra pas comme une trainée de poudre !