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L’UPA s’inquiète de « l’appauvrissement de la ruralité »

Dans le but de faire opposition à Pangea qui cherche à acquérir beaucoup de terres agricoles, l'Union des producteurs agricoles (UPA) a lancé, le 23 octobre dernier, une mobilisation contre « la financiarisation des terres agricoles ». Pour bien marquer le coup et pour montrer l'importance de la bataille, le premier-vice-président de l'UPA, M. Pierre Lemieux  a exprimé ses inquiétudes car cela pourrait mener à « l'appauvrissement de la ruralité ».

Parce qu'une entreprise comme Pangea, dont le siège social est à Montréal et non en région comme n'a pas manqué de faire remarquer M. Lemieux,  a un pouvoir d'achat bien plus grand que les producteurs individuellement. Cela ne met pas en péril seulement les agriculteurs mais aussi bien des entreprises en région.

« Ça veut dire que lorsque c'est le temps d'acheter de la machinerie [Pangea] va négocier des escomptes. Si on veut garder autour un concessionnaire de machinerie présent sur le territoire, quand il voudra faire affaire avec nous il faudra qu'il augmente ses marges sans ça il disparaît parce que pour l'autre il baisse ses marges ».

Pour M. Lemieux cela met donc en péril plusieurs activités économiques dans les régions comme les vendeurs d'équipements et « les fournisseurs d’intrant comme nos petites coopératives locales, parce que lui (Pangea) fera des achats de groupe ».

Le résultat, selon M. Lemieux : « on va être de moins en moins compétitifs, pas parce qu'on n’est pas capable de gérer, de prendre des décisions ou de produire. Il (Pangea) va aller chercher des économies dans son pouvoir d'achat que nous on n’a pas parce qu'on a accepté de contribuer à une richesse locale ».

Paradis interpellé pour limiter le rôle des sociétés d’investissement !

« On est à l'étape d'une réflexion profonde sur ce qu'on veut comme agriculture ». Selon le modèle Pangea, M. Lemieux rappelle qu'une terre c'est entre 2000 et 4000 acres. « Regardez ici dans la région, le nombre d’hectares disponibles, cela veut dire un ou deux producteurs par paroisse. Est-ce ça la richesse qu'on veut pour habiter le territoire? Nous à ça, on répond c'est non». 

Rappelant que le gouvernement avait agi il y a quelques années pour protéger les terres agricoles de la spéculation du développement domiciliaire (avec la CPTAQ), M. Lemieux estime qu'aujourd'hui il y a un autre genre de spéculation, ce n'est plus autour des villes mais en milieu rural et il faut agir. « Ce qu'on demande au gouvernement c'est d'intervenir pour limiter l'achat des terres ».

Le regret de la défunte SADAQ pour L’UPA !

L'UPA, dit M. Lemieux, regrette que le projet de SADAQ ait été « rejeté du revers de la main » mais le gouvernement pourrait intervenir rapidement en limitant les achats à 100 hectares par transaction.  Une mesure immédiate pour, dit-il, prendre deux ou trois ans pour réfléchir au genre d'agriculture qu'on veut.

Sur la SADAQ M. Pascal Hudon, président de la FRAQ, M. Lemieux a ajouté : « Moi, la SADAQ, je suis à la même place que Pascal. Nous on pense que c'était un bon outil ».

 

 

 

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