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Exclusif: L’Union Paysanne part en croisade pour une réforme de la gestion de l’offre le premier jour du congrès de L’UPA

?Benoit Girouard, président de l’Union Paysanne, confiait le 26 novembre dernier à La Vie Agricole, que son organisation lancera demain le 2 décembre une étude, intitulée : “ Vers une gestion de l’offre 2.0 au Canada, plus de fermes, plus de paysans, plus de relève agricole“. Ce document propose une réforme de la gestion de l’offre à laquelle nous avons eu accès. Celle-ci est signée en introduction par quelques personnalités non négligeables dans le paysage socio-politique québécois : Jacques Proulx, ex-président de l’Union des Producteurs Agricoles, Jean Pronovost, auteur du rapport sur l’agriculture en 2008, Jean-Pierre Léger, président et directeur des rôtisserie Saint-Hubert, Sylvain Charlebois, professeur en politiques agroalimentaires, Jean Nobert, ancien président de la Fédération des producteurs de lait.

Mettre fin à la cartellisation du système

Le constat de Benoit Girouard : “ La gestion de l’offre se cartélise. Si aucune réforme n’est faite, on s’en va dans le mur!“. Il souhaite que sur le même modèle que ce qui est pratiqué à l’ouest du pays, on instaure une augmentation du “hors quotas“ afin de faire de la place à une relève agricole. L’Union Paysanne présentera avec ce document des propositions pour, dit-il, “ refaire l’épine dorsale des régions. Que la gestion de l’offre fasse de la place aux nouveaux créneaux, c’est aussi un signe d’une vivacité économique pour les régions où vont renaitre des infrastructures de proximité: abattoir, couvoir, grains, équipement“.

Quand le collectivisme est au service du capitalisme

En Colombie-Britannique et en Alberta, 2000 poulets peuvent être produits par ferme “hors quotas“, alors qu'au Québec on doit se limiter à 100 unités par année. Pour l’Union Paysanne, il ne fait pas de doute que les offices de producteurs bloquent l'élargissement du “hors quotas“ au Québec. Dans l’ouest canadien, certaines communautés pour des raisons religieuses ont même des dérogations pouvant aller jusqu’à 5000 têtes par année, nous précise le président de l’Union Paysanne.

On peut lire dans cette étude :“ En l’espace d’à peine 30 ans, on a vu un système à vocation collective, destiné à servir l'agriculture canadienne, devenir la propriété de quelques -uns.“

Redorer l’image des libéraux dans les régions

En cette période où le ministre Paradis et ses collègues au gouvernement sont accusés de nuire aux régions du Québec par de vastes coupes dans plusieurs organisations régionales, on peut penser qu’une telle démarche de revitalisation des régions par l’entrepreneuriat des producteurs agricoles sera bien vue du gouvernement en place. L’Union Paysanne fera sa bataille pas seulement au Québec mais aussi au Canada et réclamera sous peu une Commission nationale sur la gestion de l’offre. “ Il est clair pour moi, dit Benoit Girouard, que si la gestion de l’offre ne se réforme pas, elle continuera de créer des exclus.“

Il va jusqu’à nous présenter un calcul que certains jugeraient apocalyptique : “ Si demain matin au Québec, 1000 fermes produisaient 2000 poulets hors quota cela représenterait 1,1 % du marché actuel“.

Pas de quoi nuire aux acteurs qui sont en contrôle du secteur à croire le président de L’Union Paysanne. Et l’étude rappelle que “ Même si le système qui calcule les besoins de la population est de nature fédérale, ce qui peut être produit en dehors du quota (hors quota) est de compétence provinciale“. Le document qui se veut national sera traduit également en anglais et sera rendu public le 2 décembre prochain,jour d'ouverture du congres de L'UPA.

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