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Leçons d’automne et d’hiver

Souvent, les gens pensent que l’ensilage de maïs, tout comme l’ensilage d’herbe, est plutôt bien fermenté après trois semaines d’entreposage et que c’est correct de commencer à le servir aux vaches. L’expérience et la recherche nous indiquent qu’on aurait intérêt à laisser « mariner » plus longtemps l’ensilage de maïs.

Ce sont toujours les mêmes commentaires à l’automne : les vaches n’expriment pas leur plein potentiel de production de lait et il y a du grain dans le fumier. Ça se produit dans les troupeaux où les réserves d’ensilage de maïs arrivent juste et où il faut remplacer subitement la récolte de l’année précédente par la suivante. Les vaches consomment bien le nouvel aliment mais leur production de lait diminue dans la plupart des cas. On peut voir des particules de maïs dans le fumier, un signe que le grain n’a pas été digéré. Le fait d’utiliser des rouleaux craqueurs qui font bien éclater le maïs est certainement très utile mais ne peut remplacer l’impact d’une fermentation prolongée sur la disponibilité de l’amidon.

En effet, on sait maintenant que la digestibilité de l’amidon de l’ensilage de maïs s’améliore avec le temps. La fermentation bactérienne et l’acidification de l’ensilage solubilisent les liens qui fixent l’amidon à la prolamine, une protéine qui encapsule en quelque sorte l’amidon du grain de maïs. Ce procédé demande un minimum de 3 à 4 mois avant que la digestibilité de l’amidon commence à augmenter. C’est pourquoi, idéalement, on aimerait disposer de réserves d’ensilage de maïs pour ne pas avoir à servir l’ensilage de l’automne avant le mois de janvier ou février.

Certains estiment à environ 2,5 kg de lait par vache la perte de production occasionnée par le manque de digestibilité de l’amidon entre octobre et janvier lorsque la ration est riche en ensilage de maïs.

En réalité, les producteurs chez qui l’ensilage de maïs a manqué dans la ration pendant plusieurs semaines avant la nouvelle récolte ne se posent pas trop de questions. Les vaches consomment très bien ce nouvel ensilage et leur production s’accroit visiblement, signe que leurs besoins énergétiques sont mieux comblés. Est-ce qu’on retire le maximum de l’ensilage de maïs? Non, mais la production agricole doit jongler avec les compromis après l’évaluation des risques et des bénéfices.

L’idée d’entreposer des réserves d’ensilage de maïs pour 15-16 mois commence à faire son chemin à mesure qu’on réalise l’impact de cette stratégie sur la constance et la performance de la ration des vaches.

Du fait que l’on comprend mieux les effets de la fermentation de l’amidon du maïs, certaines adaptations de la formulation des rations semblent maintenant nécessaires dans les troupeaux où les facilités d’entreposage ne sont pas encore adaptées. D’octobre à janvier, l’amidon de l’ensilage de maïs n’étant pas totalement disponible, un apport supplémentaire d’amidon pourrait être nécessaire pour satisfaire les besoins en énergie de la flore ruminale et de la vache. Comme la disponibilité de l’amidon s’améliore graduellement, les niveaux de concentrés devront probablement être diminués après le temps des Fêtes, sans quoi on expose les animaux à l’acidose.

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