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Réjouissances discrètes dans les officines de la puissante UPA

Le titre alarmiste d’un récent article de La Presse (« 17 000 acres en culture ») a dû déclencher des réjouissances discrètes dans les officines de la toute puissante Union des producteurs agricoles.  Les lecteurs de La Vie Agricole savent que celle-ci a tenté, en vain, de traumatiser les citadins ignorants de ce qui se passe vraiment sur le terrain au sujet des prétendus dangers de l’achat de terres agricoles par des sociétés spécialisées dans l’acquisition et l’exploitation des terres cultivées (les « SAETC »).  Les spécialistes de marketing de l’UPA ont qualifié le supposé phénomène d’ « accaparement », pour affubler ces transactions d’une connotation spéculative négative.

Heureusement, l’UPA a fini par mettre au rancart (ou presque…) ce projet soviétique concocté par un « think tank » de gauche, l’IRÉQ, après que le CIRANO ait affirmé qu’il n’y a pas de phénomène d’accaparement des terres agricoles au Québec. Le Centre a constaté aussi que l’essentiel des transactions est réalisé par des agriculteurs et non des spéculateurs et que la hausse des prix des terres a été stimulée par la confiance des agriculteurs qui veulent profiter d’une amélioration de leurs bénéfices nets pour prendre de l’expansion et non par des spéculateurs. De plus, le CIRANO a affirmé qu’on attribue à l’achat de terres agricoles par des SAETC toutes sortes de tares qui n’existent pas dans les faits.  Bref, l’UPA s’inventait un problème pressant comme prétexte pour justifier une autre intervention gouvernementale. 

Quant à moi, le droit de disposer de leurs terres comme ils l’entendent est un droit fondamental des agriculteurs et un des rôles les plus importants de l’État est justement de protéger ce droit contre des assauts comme ceux proposés de l’UPA. 

L’attitude méprisante de l’UPA est entre autres causée par le monopole de représentation des agriculteurs dont elle bénéficie depuis 1974 et le manque d’imputabilité de celle-ci.  La loi ne contient aucun mécanisme pour vérifier périodiquement la volonté d'adhésion des agriculteurs à leur syndicat. Non seulement la loi crée-t-elle, à toutes fins utiles, une instance unique de représentation des producteurs agricoles, mais elle lui donne pour ainsi dire un caractère permanent.  Hélas, cette situation a perduré pendant 50 ans sous les gouvernements successifs du Parti libéral et du Parti québécois.  Un gouvernement du Parti conservateur du Québec, lui, ferait confiance à l’intelligence de nos créateurs agricoles en leur permettant de  choisir librement le regroupement de producteurs auxquels ils veulent adhérer pour représenter leurs intérêts.  L’UPA devrait d’ailleurs accueillir avec enthousiasme cette proposition puisqu’elle assoirait sa légitimité devant les instances gouvernementales, une légitimité dont elle souffre actuellement puisqu’elle ne peut pas honnêtement affirmer qu’elle bénéficie d’un mandat librement consenti de la part de ses membres.

 

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