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Seule solution: Nationaliser mais il est trop tard

D’hier à aujourd’hui, accaparement des terres

Seule solution : nationaliser, mais il est trop tard !

La récente campagne d’alarmes de votre journal contre ce phénomène préoccupant, est indéniablement bien fondée. Mais elle est au moins 35 ans en retard. En dépit du brouhaha politique autour de la question (http://www.cptaq.gouv.qc.ca/fileadmin/fr/publications/35e/motion_Assemblee_Nationale_35e.pdf ), la vérité est que 35 ans de CPTAQ n’ont rien pu faire contre la disparition d’immenses portions – et parmi les meilleures – du territoire agricole du Québec. Alors que la mission première de la Commission était de contrer la spéculation foncière, elle a surtout administré la rétrocession de terres arables et de fermes autour des municipalités, grandes et moyennes. Le phénomène s’est à la fois accentué et dégradé au fur et à mesure de l’épuisement des provisions initialement prévues par la Loi fondatrice. Certains veulent y mettre fin. Trop tard!

Le Québec, nain agricole !

L’accaparement passé, ce sont des fermes et terres purement et simplement soustraites à l’agriculture, des sols bulldozés, rarement récupérés à des fins agricoles (comme ça se fait systématiquement chez nos voisins du sud), et des prix considérablement gonflés au cours du morcellement en parcelles. Comme monopolisation, depuis  des décennies, ce morcellement est pire que ce qu’on observe présentement. Au moins, dans le phénomène actuel, peut-on et doit-on reconnaître que l’accaparement continuera à « profiter » à la production agricole. C’est regrettable que ce soit au détriment de la ferme familiale. Mais la financiarisation, la globalisation, la concentration sont des phénomènes économiques contre lesquels le Québec, un nain agricole et économique, ne peut rien faire. La Commission parlementaire qui doit étudier la question fera exactement ce que fait la CPTAQ depuis 35 ans : valider avec d’innombrables mais inutiles paraphes légaux un  phénomène irritant, mais irréversible. Gaspillage inutile.

Trop tard pour nationaliser

Il y aurait bien eu une solution : la nationalisation du fonds arable, comme autrefois l’électricité. Mais après avoir passé un demi-siècle à vivre collectivement et individuellement au-dessus de nos capacités, nous n’en avons plus les moyens. La banque réclamée par certains serait plus dotée de fonctionnaires que d’hectares cultivables. Dommage et, comme pour tout le reste, tant pis pour nous.

Joseph A. SOLTÉSZ

Grand Rang 7

Saint-Albert

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