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Stopper le bordel agricole !

Pons alerte Paradis !

À l’heure de reconduire le financement des expos agricoles du Québec, Christian Pons, administrateur  à l’Association des Expositions Agricoles du Québec ( AEAQ ) et responsable de la direction de l’exposition provinciale de Montmagny par le biais de sa compagnie de gestion, lance un cri d’alarme pour alerter le ministre Paradis : “ S’il veut faire du ménage, j’ai bien des choses à dire en expliquant les choses vécues sur le terrain“, a confié Christian Pons à La Vie agricole le 3 mars dernier.

M.Pons est arrivé à la gestion de l’exposition provinciale lors de sa deuxième édition à Montmagny après le départ de la directrice générale, Isabelle Desrosiers, qui avait assuré la tenue de la première exposition provinciale à l’est de Québec.  Après une première année ratée avec quelques  5000 visiteurs, Christian Pons a redressé l’évènement en attirant près de 20 000 visiteurs. On se rappellera toutefois que Mme Desrosiers, appuyée par le président de L’UPA Marcel Groleau,  déclarait dans une entrevue donnée à La Terre de Chez Nous juste avant la première édition de l’exposition provinciale à Montmagny vouloir attirer 50 000 personnes. « On croit qu’il n’est pas impossible qu’il y ait au moins 50 000 personnes qui franchissent l’entrée pendant les 10 jours », évaluait-elle alors.

Le directeur actuel très lucide

Christian Pons est quant à lui très lucide et sait très bien qu’il faut bien plus que 20 000 visiteurs pour assurer une pérennité d’une telle activité à Montmagny : “ À Québec le cout par visiteur était de 1 $ par personne, à Montmagny on parle de 14 $  par visiteur actuellement. Ce n’est pas tenable s’il n’y a pas une mobilisation massive et une véritable concertation. Et qu’on ne s’y méprenne pas, je ne souhaite que du bien aux expositions agricoles mais les méthodes doivent changer !“ confie-t-il à La Vie agricole.

Le 12 décembre dernier, alors que des rumeurs à la Ville de Québec laissaient présager un retour des jugements d’animaux dans la Capitale nationale, il déclarait à La Presse «La finale du jugement animalier est à Montmagny, et je travaille tous les jours pour qu'elle y reste. Montmagny a injecté un demi-million de dollars pour pouvoir accueillir cet événement que Québec a jeté dehors»

L’UPA nous lâche

“Même L’UPA qui m’a bâillonné l’an passé dans mes collaborations médias nous lâche aujourd’hui. Il y avait un très beau projet d’une série de treize émissions de télévision dans chacune des expositions agricoles avec un chef par exposition et la mise en valeur des produits du terroir. L’AEAQ mettait un tiers du financement, l’UPA devait en mettre un autre tiers et le dernier venait d’autres investisseurs mais le projet n’aura pas lieu parce que l’UPA ne suit plus. “,dit-il.

Des tours de passe-passe ?

Bien connu dans le milieu magnymontois pour son franc-parler et sa rectitude, il ne se fait pas que des amis et ne sent pas à Montmagny un véritable engouement pour cette manifestation estivale d’importance de par sa classification provinciale.  Il confirme à La Vie agricole certaines méthodes dans les expositions agricoles qui seraient répandues à travers le Québec : “ Il y a ici tant de choses bizarres, dit-il. Quand je suis arrivé en poste, j’ai découvert que les équipements rachetés à Expo-Québec l’avaient été par la compagnie Équipements Laitiers Bilodeau pour 192 000 $ alors que celle-ci a revendu le tout à la Société d’agriculture de Montmagny pour plus de 400 000$, le tout financé par un prêt du Centre de financement aux entreprises de la Côte-du-Sud (CFE Desjardins). N’aurait-il pas été plus simple pour Montmagny d’acheter directement à Expo-Québec ?“ glisse-t-il époustoufflé par ce qu’il a vu.

Une rencontre avec Paradis

“J’ai informé Norbert Morin, le député libéral du comté et je lui ai demandé d’obtenir une rencontre avec le ministre Paradis. Je dois dire que par ici c’est pas mal le seul qui agit quand tu demandes quelque chose mais comme je ne sais pas qui couvre qui dans la région, je préfère m’exprimer auprès d’un média indépendant pour que l’information se rende bien jusqu’au ministre de l’agriculture“,  de confier Christian Pons à La Vie agricole.

Plus de concertation pour sauver les expositions agricoles

“ Moi quand j’ai accepté ce contrat, je croyais que les associations et fédérations qui reçoivent des montants importants se concertaient. Je me rends compte que même lorsqu’elles disent qu’il y a concertation, ce n’est pas vrai.  Chacun privilégie le rapatriement du financement pour sa propre organisation et accumule dans son fonds plutôt que de dépenser pour participer à de la visibilité lors des expositions agricoles. Parfois l’argent sert même à payer des partys bien avant la visibilité de telle ou telle race.“, ajoute Christian Pons, estomaqué par ce qu’il dit observer.

“Je le répète, bientôt le ministre va donner 285 000 $ pour l’exposition provinciale mais ça sert à quoi si personne ne se concerte et qu’on ne change pas les règles du jeu. Moi je dis que ça prend une rencontre avec le ministre pour lui dire la vérité et s’il veut vraiment du ménage, il aura les bonnes informations pour le faire. “

(Crédit photo : Le Soleil)

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