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PTP: dormez-vous?

De l’avis de tous, le partenariat transpacifique (PTP) risque de mettre la gestion de l’offre en danger.  Voici quelques questions qu’on doit se poser mais dont les réponses nous échappent. Quelles sont les demandes spécifiques des autres pays en matière de gestion de l’offre? Si une liste n’est pas disponible, pourquoi ne l’est-elle pas?  Quel est l’aspect négatif de rendre cette information publique?

Quelle est l’importance relative en termes d’argent et d’impact industriel de la gestion de l’offre en comparaison avec tout qui est négocié dans le contexte du PTP par le Canada ? Nous soupçonnons que c’est minime. Si oui, pourquoi est-ce présenté comme si nuisible à la position du Canada?

Qui prendra la décision finale?

Qui sont les personnes ou organismes consultés pendant les négociations? Sont-ils représentatifs?

Si on concède des éléments sur la gestion de l’offre, quel serait le contrepoids?

Quel est le plan de défense du Canada  sur la gestion de l’offre? Quel est son plan B?

Si les provinces sont consultées, quelles  seront leurs positions? On se rappellera que Pierre Marc Johnson, ancien Président d’honneur du G5 de la gestion de l’offre, était le délégué du Québec et participant à la table de négociation du Canada. On doit présumer qu’il a endossé les résultats obtenus et par conséquent, que le Québec de l’époque a endossé la conclusion de cette entente avec l’Europe.

Y a-t-il des entreprises laitières canadiennes qui militent contre la gestion de l’offre?

Depuis les 20 dernières années, le plus important pourfendeur de la gestion de l’offre au monde est l’International Dairy Foods Association (IDFA) , un puissant groupe de lobby laitier américain financé en partie par trois coopératives bien identifiées comme canadiennes selon son site web: Agropur, Gay Lea et Scotsburn et par Saputo mais aussi par plusieurs compagnies étrangères bien installées au Canada dont Arla, Bongrain, Smucker, Kraft, Lactalis, Unilever et Yoplait. Ces mêmes compagnies représentent presque la totalité du financement de l’Association des transformateurs laitiers du Canada. Cette dernière milite-t-elle pour la gestion de l’offre? Connaissez-vous sa position?

Finalement, si le Canada signe le PTP avec les autres pays et qu’un quelconque pays découvre 18 mois plus tard qu’il veut en changer un aspect, allons-nous être conseillés par des anciens premiers ministres de lui donner ce qu’il demande comme dans le cas de l’entente avec l’Europe? Serons-nous à l’abri de ce genre de chantage des autres pays?

Le Canada participe à chaque année à un grand nombre de négociations internationales à tous les niveaux. Il n’est pas toujours possible pour un négociateur d’avoir tous les éléments nécessaires à la bonne prise de position dans chaque cas. Certains fonctionnaires considèrent que la consultation nuit à leur autorité et refusent toutes formes d’aide externe. Il y a aussi les autres types de négociateurs canadiens qui aimeraient recevoir beaucoup plus d’information au cours de la négociation. Comment mieux répondre à leur besoin? Comment améliorer le processus pour diminuer la place de l’improvisation en commençant par le Partenariat Transpacifique. Comment rendre ces processus plus démocratiques, plus ouverts?

Le PTP existe, nous en ferons partie. Nous devrions unanimement avoir une idée très claire de ce que nous voulons obtenir et ce que nous pouvons concéder de manière à choisir son avenir plutôt que le subir.

 

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