Il est impressionnant de voir que ce qui vient de l'extérieur mobilise beaucoup plus l'opinion publique et nos dirigeants que nos propres problèmes intérieurs. Il a fallu 2 femmes sur 750 000 qui portaient le voile lors d'une cérémonie pour en faire un enjeu électoral suffisamment important pour changer l'issue du vote. On aurait parlé des problèmes d'intégration des émigrants dans notre société, problèmes qui sont dans nos sociétés occidentales modernes, un enjeu majeur, cela aurait peu attiré l'attention. En agriculture, aussi lorsque que l'on agite la menace extérieure, ça mobilise. Au point des fois, d'occulter nos vrais problèmes intérieurs.
Il a suffi l’an passé qu'un courtier immobilier ait annoncé que des chinois lui avaient demandé d'acheter des terres agricoles pour enclencher une série de réactions des médias et de nos dirigeants. Il fallait absolument réagir prendre des mesures pour protéger nos générations futures contre l'envahisseur chinois. Pourtant l'accessibilité des terres est un problème bien québécois. S’il y a accaparement, il est causé par nous et ce n'est pas réglé. Il est aussi surprenant de voir comment les accords internationaux sèment l'inquiétude et suscitent des réactions de tous. Durant les deux dernières années les accords de libre-échange avec l'Europe et l'accord du PTP ont monopolisé nos inquiétudes, et par le fait même les réactions de nos politiciens et dirigeants. Pendant ce temps un danger plus grave s'infiltrait, tel un cancer : nos propres laiteries trouvaient le moyen d'importer des produits laitiers des États-Unis à faible coût.
Pendant que l'on attendait avec un douze la souris, on ouvrait la porte à l'éléphant.
Certes il faut se méfier de ces accord internationaux, mais encore plus de nos problèmes internes. La gestion de l'offre est beaucoup plus menacée par l'importation des substances laitières incontrôlée que par la signature de l'accord du PTP. L'accord final même signé, sa mise en application est encore loin. Dans tous les cas, on a le temps de réagir de s'organiser et les gouvernements ont le temps de changer à plusieurs reprises. L'important c'est de ne pas lâcher le combat contre sa mise en place, sur le long terme c'est payant.
L’importation de substances laitières, plus grave que le PTP
La menace de l'importation de substances laitières est beaucoup plus grave. On parle d'importation de millions de litres de produits concentrés, en augmentation exponentielle. Le prix du lait à déjà chuté de façon marquée et cela va continuer.
On risque de voir le prix de notre lait se rapprocher du prix américain. Dans les faits cela sera la fin de notre système de la gestion de l'offre, même si officiellement le système existera encore. Il est prioritaire de s'occuper de ce problème rapidement, le cancer est déjà avancé, et c'est l'affaire de toute les productions. Lorsque le prix du lait sera en bas des coûts de production les producteurs de lait seront en droit de demander l'aide de l'agri-compliqué (asra et compagnie). Si les prix du lait baissent de plus 20 dollars de l'hectolitre, cela va réprésenter des pertes de revenus de plus de 500 millions par année.
La banque risque de sauter !
Le soutien que le gouvernement devra accorder aux producteurs de lait (le gouvernement américain soutient bien ses producteurs) fera sauter la banque, et faute d'argent frais, cela viendra affecter le soutien aux autres productions en effet domino.
Contrairement aux négociations internationales, où nous ne contrôlons pas l'agenda, dans le cas de l'importation des substances laitières nos politiciens et dirigeants ont les moyens d'intervenir, il suffit d'avoir la volonté et l'intérêt de tous.