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Des quotas “privés-coop“ en Pennsylvanie ?

Alors que L’Europe a fait tomber ses quotas et que le Canada vit sous la menace de perdre les siens, Global Dairy nous apprend qu’en Pennsylvanie des producteurs de lait ont reçu une lettre début Septembre pour les avertir que leur coopérative travaille sur un correctif pour la situation du lait de la région de l'Est. Début Novembre, un système de gestion de l'offre (quotas) pour fixer un plafond sur la production quotidienne de base est apparu. La Vie agricole a demandé des réactions dans le milieu de la production laitière au Québec.

Selon Global Dairy, à compter du 1er janvier, la coopérative mettra en œuvre un programme d'approvisionnement en lait qui permettra de mieux ajuster la production de lait des membres avec la capacité d'exploitation et ainsi fournir l'accès aux marchés les plus rentables. À chaque membre sera affectée une production "de base", établie sur la base des 12 mois entre Septembre 2014 et Août à 2015. Cette base sera calculée sur la base de la plus haute moyenne quotidienne du volume de production réalisé pour chacun de ces mois.

Attention à la surproduction

Les Membres produisant plus que ce volume de base seront facturés pour des frais supplémentaires (fret, actualisation du marché, etc.) liés à la commercialisation de ce lait dans les canaux "non rentables" selon ce que rapporte Global Dairy.

Les membres producteurs se sont réunis le 27 novembre et se réuniront encore  les 9,10,11 décembre

Limite à la croissance ?

“Il s’agit d’un message  aux membres de ne pas s’étendre», a dit Jim Dunn à Global Dairy, agroéconomiste à l'Université Penn State. «Je ne suis pas surpris, étant donné ce que nous avons vu avec certains agriculteurs qui perdent leurs marchés. On risque de voir la fin de certains plans d’expansion et de voir pousser les grandes exploitations plutôt que le maintien de petites fermes.“

Pour Bruno Saint-Pierre producteur laitier au Québec rejoint par La Vie agricole : “ Je crois qu’il s’agit d’un système de quotas de coop. La coop émet des quotas entre membres pour contrôler les surplus qui baissent le prix. Comme au Canada avant la gestion de l’offre. Pour Bruno Saint-Pierre cela ne serait pas contraire au libre-marché défendu au sud de la frontière car malgré la régulation en Pennsylvanie, ils ne fixent pas le prix du quota.“

On sait que ce qui occasionne des frictions à l’OMC, rappelle-t-il c’est la fixation du prix du lait au Canada, qui constitue aux yeux de plusieurs une subvention directe au produit.“

Pour Yan Turmine, chroniqueur à La Vie agricole et président de Bélisle : “ C’est une sorte de gestion de l’offre privée. Ou la production faite sous quota profite des meilleures classes de marché (volume et prix) et la production hors quota est envoyée dans les moins bonnes classes de produit et donc payées moins cher. Elle traduit la volonté de plusieurs acteurs du marché américain de vouloir structurer l’offre de lait. “

Assurément c’est un dossier à surveiller.

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