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Marchés agricoles mondiaux:quels défis pour 2016?

Embargo russe, crise de l’élevage, tensions importantes sur les cours des grandes cultures, ralentissement chinois, risques climatiques, risques géopolitiques, défi pétrolier, extrême volatilité…L’année 2015 n’aura pas épargné les marchés agricoles mondiaux tant en matière de risques endogènes qu’exogènes. Et selon toute vraisemblance certaines tensions devraient se poursuivre en 2016.

Si le propre des marchés agricoles contemporains est non seulement leur instabilité intrinsèque mais également leur imprévisibilité, plusieurs tendances devraient cependant se confirmer ou émerger avec un impact plus ou moins considérable sur les marchés agricoles mondiaux. Parmi les principales :

 

-La poursuite de la crise de l’élevage en Europe. La tension sur les prix devrait en effet se poursuivre en 2016 voire empirer. Selon le ministère de l’Agriculture, près d’un élevage bovin, laitier ou porcin sur cinq est au bord de la faillite en France.
-La poursuite de l’embargo russe, alors que Moscou vient d’en imposer deux nouveaux à l’encontre de l’Ukraine et de la Turquie. L’arme alimentaire se confirme être une nouvelle fois de plus un puissant levier d’influence géopolitique.
-La poursuite du ralentissement de l’économie chinoise et son impact sur les marchés boursiers mondiaux et les économies émergentes dont certaines sont en forte récession (Brésil, Russie).
-Une volatilité accrue des taux de change avec un renforcement attendu du dollar, de même qu’un affaiblissement des devises latino-américaines et européenne. « L’arme de change » est un levier de puissance dans les échanges commerciaux mondiaux et notamment agricoles.
-La persistance de phénomènes climatiques à l’image d’El Nino qui cause actuellement des ravages en Californie.

Ces défis ne seraient pas aussi complexes à relever si les réponses politiques étaient adaptées à la réalité des enjeux agricoles actuels. Or, force est de constater qu’en raison de l’incurie de certains décideurs politiques, l’agriculture et la sécurité alimentaire souffrent encore d’un déficit d’investissement global. En effet, de l’inadaptabilité de la PAC, à la poursuite des accords de libre-échange et du sort qui y est réservé à l’agriculture, la portée stratégique de ces deux composantes majeures des équilibres mondiaux peine encore à être reconnue.

Pourtant, aujourd’hui et plus que jamais, les agriculteurs de la planète sont appelés à travailler leur résilience face à l’extrême volatilité des marchés agricoles. Et plus que jamais, la poursuite de la financiarisation de ces marchés et plus globalement du libre-échange non contrôlé, continuera à les contraindre sans outils et politiques publiques adéquats. 

Source : Momagri

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