Le président du Conseil des entrepreneurs agricoles (CEA), M. Jacques Cartier, souhaite rencontrer le premier ministre Philippe Couillard pour parler de la fin de l'accréditation unique. « Nous avons rencontré les trois partis politiques, pas seulement le caucus agricole. On ne fait pas de politique mais quand le projet sera déposé on ne veut pas que cela soit contesté par les partis d'opposition ».
Quand? Le plus vite possible répond-t-il en rappelant qu'il « faut bouger en 2016, début 2017 au plus tard sinon, oubliez ça » car il craint que la proximité des élections en 2018 « gèle » les intentions.
En décembre, M. Cartier était invité à prendre la parole lors de l'assemblée générale de l'Association de défense des producteurs de bœuf et il a continué à défendre son objectif : « Comme producteur j'ai le droit de négocier et d'acheter engrais et semences de qui je veux et si je ne suis pas content d'une organisation je peux acheter ailleurs, coop ou privé, mais comme producteur agricole je n'ai pas le droit de choisir qui va me représenter ». Selon M. Cartier c'est un dossier « qui avance bien » comme celui de séparer les cotisations syndicales des remboursements de taxes.
Démission de l'UPA, idée intéressante pour Cartier !
Un producteur du Bas-Saint-Laurent présent dans la salle a suggéré à M. Cartier de présenter un formulaire de « démission de l'UPA » en même temps qu'il propose une adhésion à son groupe le CEA.
Surpris, il a quand même trouvé l'idée intéressante mais a rappelé que cela n'enlèvera pas l'obligation de payer la cotisation à l'UPA tant que la loi sur l'accréditation unique ne sera pas changée. De plus le producteur perdrait ainsi son droit de vote. Pour certains l'impact n'est pas très important compte tenu du faible taux de participation dans quelques secteurs.
M. Cartier estime que le ministre de l'Agriculture est bien au courant de la situation, nombre de vote versus le nombre de membres de l'UPA : « ça fait longtemps que ce spectacle-là est fini » ajoute-t-il. Selon le président du CEA « même si on n'est pas encore officiellement accrédité on a toute la crédibilité qu'il faut auprès du ministre de l'Agriculture ».
Ne pas abolir la gestion de l'offre mais être libre de produire !
À une question d'un autre producteur, M. Cartier a rappelé que le combat pour le pluralisme syndical n'était pas une lutte contre la gestion de l'offre : « 40% de la production est sous gestion de l'offre, il ne faut pas penser abolir ça mais il faut garder la liberté de produire ».
Il y a de la place pour tous, estime-t-il, en précisant que le CEA travaille avec l'Union paysanne pour développer le pluralisme et que l'Union paysanne représente des producteurs bio, des petits, des très petits producteurs et même des non producteurs.