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La Francophonie d’abord

Concernant les questions identitaires et la mondialisation, selon Jean-Luc Mélenchon, la solution passe par la francophonie. Manifestement, Jean-Luc Mélenchon, ne se définit pas comme opposé à l’Europe, mais croit plutôt à une autre Europe, celle de la coopération des peuples et des États souverains. Les traités européens actuels ne permettent pas, selon lui, l’évolution nécessaire. Il s’est confié à La Vie agricole lors de son passage au Québec ces dernières semaines.

 Il définit la souveraineté comme une communauté fondée sur la culture sociale, et non comme celle de madame Le Pen, du Front national français, qui est selon lui une souveraineté ethnique. Selon lui, la souveraineté peut être fondée sur la langue commune, sur l’acceptation des lois, et de valeurs universelles comme celles de la République française, définie selon la trilogie : liberté, égalité, fraternité. “Je suis pour une république laïque qui intègre, et ne fait pas de différence ethnique, ou de religion entre les citoyens. Je suis démocrate, universaliste et jacobin, précise Jean-Luc Mélenchon. Je crois au mécanisme de la consultation populaire, selon le principe une personne, une voix“. Il est favorable au contrôle renforcé de l’action politique par le peuple, en multipliant les référendums.

Sa conception correspond à la tradition d’un État unitaire, comme l’est la France. Le ressort fondamental est une communauté politique par la culture. L’intérêt général est celui d’un seul peuple souverain. Il s’oppose en cela au multiculturalisme, puisque selon Mélenchon, s’il reconnaît le droit à l’expression des différentes cultures qui coexistent dans un peuple, il ne reconnaît pas de droits singuliers pour ces différents groupes. Il affirme clairement ses principes : “Un seul peuple, une seule République et non aux lois spécifiques“. C’est ce qu’il présente comme l’aspiration à l’universalité de la loi pour tous. Il nomme cela un universalisme radical, qui préserve les droits humains dans une conception identique de la liberté, qui ne peut être négociée.

Il milite ainsi pour la francophonie, dont la culture commune pourrait être une meilleure base de coopération entre États souverains que l’Union européenne ou les accords de libre-échange, alors que les francophones deviennent le troisième groupe locuteur au monde.

Les enjeux de la planète : la nécessaire rupture et la révolution citoyenne.

Jean-Luc Mélenchon ne croit pas que l’humanité n’affronte qu’une crise, mais un changement de trajectoire, « Une bifurcation générale », un changement radical de la condition humaine. D’abord en raison du nombre : la population mondiale a plus que triplé en moins d’un siècle : de deux à sept milliards de personnes.

Ensuite par l’accélération du processus historique. Si l’on comparait l’histoire de l’humanité avec comme échelle les 365 jours d’une seule année, l’agriculture a été inventée la première semaine de décembre après que l’être humain se soit éloigné de la chasse et de la pêche. La découverte de l’Amérique a eu lieu le 30 décembre à 22h05, la machine à vapeur a été inventée le même jour à 22h50, et le téléphone intelligent à 22h58 le 31 décembre.

L’année dernière, pour la première fois, la population mondiale a consommé plus de poissons d’élevage que de poissons pêchés dans leur milieu naturel. 50% de la population a moins de 35 ans, 80% est alphabétisée (soit en France le double du taux de l’année de la grande Révolution en 1789).

Le nombre est un acteur nouveau de l’histoire. Ceci entraîne une pression irréversible sur l’écosystème. Pour lutter contre les changements climatiques, une planification écologique est devenue indispensable pour préserver les écosystèmes pense Mélenchon.

Cela nécessite, selon Jean-Luc Mélenchon, une révolution culturelle et citoyenne obligatoire, une véritable rupture  sur la façon  de produire et d’échanger. La sphère financière est devenue cent fois plus importante que l’économie commerciale traditionnelle. Le monde ne peut être sous l’influence de l’oligarchie que représentent les 137 plus grosses entreprises.

Il reconnaît cette nouvelle expression de la révolution citoyenne dans le mouvement Nuit debout, parti de la place de la République à Paris, et qui semble essaimer dans le monde entier, et par exemple à Montréal. Elle va féconder la société, puisque, estime-t-il, la rupture est nécessaire. “Le futur n’est pas ce qui va arriver, mais ce que nous allons faire“,dit-il.

Jean-Luc Mélenchon croit encore à la volonté politique.

Crédit photo: AFP

                                    

 

 

 

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