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Des jeunes dans l’innovation en République démocratique du Congo (RDC)

L’histoire commence en 2005. Une ONG hollandaise, Cordaid, vient sensibiliser et former des jeunes sur le VIH/sida, dans des quartiers défavorisés de Kinshasa, en République démocratique du Congo. Inspirés et appuyés par un chargé de projet prénommé Ange – presque prémonitoire dans un pays aussi chrétien -, deux jeunes et leurs amis forment à leur retour à la maison un club de pairs-éducateurs contre le Sida. Ils luttent, informent, sensibilisent, théâtralisent. Puis vient un jour où ils ne se contentent plus d’intervenir sur ce fléau. Ils veulent toucher plus large, plus fort, plus loin. Presque la devise olympique ! 

En 2010, ils forment leur propre ONG, le Cercle des leaders juvéniles pour la promotion et la protection (CLEJUPS). Leur mission : faire la promotion de la personne humaine, plus particulièrement celle des enfants et des jeunes, dans toutes leurs dimensions culturelles, sociales, économiques, politiques, sans discrimination de sexe, d’idéologie, de race, de religion, d’ethnie, de tribu. Et plus encore. Ils redoublent d’ardeur, contribuent au mieux-vivre collectif et finissent par croiser le chemin d’Oxfam-Québec avec qui ils font un partenariat depuis quelques années. Toujours au poste, ils sont dynamiques, à la recherche de nouvelles idées et de nouvelles solutions aux mêmes vieux problèmes. Je crois que l’on se rapproche d’une certaine définition d’innovation.

Pour pérenniser leur financement, ils achètent une terre agricole. Ils choisissent le village de Mfumunkento à 300 kilomètres de Kinshasa. Ou c’est le village qui les a choisis, c’est selon vos croyances. Un retour aux sources, dans tous les cas. Mais le choc est grand. Le mode de vie rural, la grande pauvreté, la difficulté de suffire aux besoins de base, les méthodes d’agriculture, la condition sociale des jeunes et des femmes, autant de raisons qui les poussent à s’investir davantage dans la communauté. Ils cherchent l’angle d’attaque contre ces problématiques. Mais leurs constats les ramènent toujours au même endroit : impossible de créer un changement profond et durable tant et aussi longtemps que le village fera de l’agriculture de subsistance.

Alors les voilà aujourd’hui, en train de construire un centre de formation et d’information en milieu rural, pour le renforcement continu des capacités des jeunes et des femmes, pour l’expérimentation de méthodes agricoles innovantes et pour la valorisation de la culture autochtone. Tout ça dans un processus pour et avec la communauté. Par ce projet, ces jeunes comptent aussi participer activement à l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire qui est un grand défi dans ce vaste pays de l’Afrique centrale. À ceux qui se demandent si la synergie entre ONG fonctionne. À ceux qui se demandent si nos actions peuvent vraiment faire une différence. Je vous répondrai cela : ils s’appellent Japhet Mateta et Kennedy Kapenda.

 

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