L’organisme Vigilance OGM vient de se déclarer attristé de constater que le projet sur l’étiquetage des OGM aux États-Unis vient d’être entériné par Barack Obama. La loi S-764, aussi appelée « Loi Monsanto », permettra aux compagnies de dissimuler la présence d’OGM dans leurs produits en « étiquetant » les OGM avec un code QR, un symbole ou même un numéro de téléphone 1-800. Puisque les lois fédérales ont préséance sur les législations d’états, la loi du Vermont, premier état en Amérique du Nord à avoir mis en place l’étiquetage obligatoire des OGM, devient obsolète après seulement 1 mois d’entrée en vigueur.
Pour Vigilance OGM, “Au-delà des failles évidentes sur la clarté de l’information, les compagnies pourront aussi bénéficier d’une définition actuelle si étroite des OGM qu’elle risque d’exclure une grande majorité de ceux-ci de toute identification.“
Thibault Rehn, coordinateur de Vigilance OGM a déclaré : “Cette loi « anti-consommateur » vient discriminer plus de 100 000 000 d’américains, la plupart vivant dans la pauvreté, et tout particulièrement des personnes racisées et/ou âgées qui ne sont pas munies d’un appareil dit « intelligent » pour scanner un code QR. L’essence même du droit de savoir ce que contient notre nourriture est totalement perdue.“
Vigilance OGM rappelle qu’aux États-Unis, les sondages indiquent qu’environ 90 % de la population est en faveur de l’étiquetage obligatoire des OGM et qu’après de nombreuses années de mobilisation citoyenne à travers le pays, le Vermont, comme 64 autres pays du monde, avait réussi à mettre en place un étiquetage obligatoire des OGM le 1er juillet dernier.
« Les citoyens qui se mobilisent sur le dossier de l’étiquetage obligatoire des OGM savaient que le chemin serait parsemé d’embûches, mais là c’est vraiment inquiétant de voir que des compagnies prennent aussi facilement le contrôle de nos institutions supposées représentées les citoyens», a déploré Thibault Rehn.
Quelle position au Québec ?
Vigilance OGM rappelle qu’au Québec, le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, Pierre Paradis a fait plusieurs voyages au Vermont afin de s’inspirer de ce projet de loi sur l’étiquetage obligatoire. « Le Québec et le Canada sauront-ils écouter leurs populations et se tenir debout devant les intérêts des compagnies privées qui préfèrent tenir cachés leurs produits ? », s’interroge Thibault Rehn.