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Un gros OUI à l’agriculture religieuse

À l’heure où certaines personnes s’inquiètent de la “disparition” de nos terres aux mains d’investisseurs étrangers, voilà que se dresse une nouvelle opportunité pour de la culture et de l’élevage à petite échelle reliés aux besoins des différentes communautés culturelles qui composent le nouveau Québec du XXIè siècle. Terminé le Québec homogène “blanc” et d’origine “chrétienne”. Je dirais même plus: bon débarras! La nouvelle diversité au sein de la population québécoise nous ouvre la porte de nouveaux marchés chez nous sans avoir à exporter les produits à des années lumières de distance.

À titre d’exemple, l’agric ulture “ halal” ou “ cachère” nous permet de répondre à des demandes qui peuvent très bien suffire à des entreprises agricoles de moindre envergure tout en conservant une pratique agricole à échelle humaine. Ainsi, il ne faut pas hésiter à solliciter ces nouveaux marchés. À elle seule, la communauté musulmane du Québec, dont la population s’élève à près de 300 000 personnes, mérite une attention particulière. Plusieurs fêtes religieuses parsèment l’année au rythme des saisons. La seule fête du sacrifice du mouton (Aïd alAdha,le 16 septembre cette année), peut à elle seule mobiliser plusieurs fermes d’élevage dans plusieurs régions du Québec et offrir des forfaits tenant compte de l’abattage rituel à être exercé sur place. Il en va de même pour l’élevage du poulet, des cailles et des autres volailles ayant un droit de citer dans les religions juives et musulmane.

Mais pourquoi cette agriculture devrait susciter un intérêt certain pour la relève agricole et la jeunesse? Tout simplement parce que les communautés culturelles visées sont principalement concentrées dans les zones urbaines de Montréal, Québec, Sherbrooke, TroisRivières et Gatineau, et que les membres de ces Communautés s’intéressent peu à ce secteur plus traditionnel de l’économie. Voilà donc une opportunité de diversifier et d’ouvrir de nouveaux marchés de proximité en offrant la possibilité à ces gens de venir directement à la ferme pour s’alimenter. Cette approche personnalisée, et surtout respectueuse des traditions religieuses et culturelles du “client” devient ainsi un gage assuré de succès marketing auprès d’une Communauté tout entière sans devoir débourser d’importantes sommes d’argent en marketing ou en démarchage de toute sorte.

Il y a ceux qui voudraient vivre dans le passé nostalgique d’une agriculture “canadiennefrançaise” et ceux qui ne jurent que par l’industrialisation de nos fermes et la Grande Culture. Entre les deux se situe encore un marché inexploité et vierge: celui de l’agriculture “religieuse”. À nous d’en saisir l’opportunité et d’en faire une business directement axée sur la relation client/agriculteur.

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