Le mot «bédouin» peut se traduire de l’arabe par «habitant du désert». Autrefois connus comme des tribus exclusivement nomades, les éleveurs bédouins voient aujourd’hui leur mode de vie grandement chamboulé par les conflits qui affectent leurs territoires.
Si seulement 5 % sont encore nomades à ce jour, la majorité des Bédouins continue tout de même de vivre d’une agriculture pastorale. C’est le cas de Jammeel Hathaleen qui vit dans le village de Ma’azi Jaba, situé en banlieue de Jérusalem, avec dix-huit autres familles de réfugiés. Cette petite communauté dont Jameel est le chef dépend exclusivement de l’élevage de caprins et d’ovins. Avec un troupeau qui compte 115 têtes, Jameel produit du lait, du yogourt et vend de la viande.
Dans tout le tumulte du conflit israélo-palestinien, Jameel se voit confronté à plusieurs problèmes qui rendent sa subsistance difficile. Étant sous le contrôle d’une administration israélienne dans le Territoire palestinien occupé, les habitants du village sont privés des services élémentaires comme l’eau et l’électricité, ce qui rend l’élevage ardu. Cette situation est répandue au sein de la zone C, qui couvre les deux tiers de la Cisjordanie, où près de 46 villages comme Ma’azi Jaba sont menacés de relocalisation pour faire place à l’expansion des colonies illégales israéliennes.
Des services vétérinaires gratuits offerts par Oxfam
Les conditions précaires et l’accès difficile à une eau salubre entraînent une forte présence de parasites qui affecte les troupeaux. Les bêtes souffrent fréquemment de diarrhée ou d’avortements spontanés. Le taux de mortalité au sein des troupeaux est très élevé. Les coûts des médicaments nécessaires sont élevés, sans compter ceux reliés à la visite d’un vétérinaire. La situation instable de la région fait que les vétérinaires chargent très cher pour se déplacer. En réponse à cette situation, un projet de services vétérinaires gratuits a été élaboré par Oxfam avec le Palestinian Livestock Development (PLDC) et financé par la Coopération belge au Développement. En 2016, on peut compter 20 communautés bédouines aux alentours de Jérusalem qui reçoivent les visites de vétérinaires.
Faisant partie du même projet administré par Oxfam, l’organisation palestinienne Land Research Center (LRC) prévoit sous peu la rénovation d’une citerne pouvant contenir 110 000 litres d’eau à Ma’azi Jaba. Pour Mohamed, fils de Jameel, ces projets représentent une lueur d’espoir et un pas de plus vers la perpétuation de ce qui reste des traditions bédouines. Comme son père, Mohamed tient à continuer l’élevage coûte que coûte.
Reportage Terrain : Simon Trépanier, conseiller technique pour Oxfam-Québec en Territoire occupé palestinien. Rédaction : Laurence Chiasson, Oxfam-Québec.
Le reportage photo complet de Simon Trépanier sera exposé dans le cadre du World Press Photo de Montréal du 31 août au 1er octobre.)
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Crédit photo : Simon Trépanier/Oxfam-Québec.