Site icon LA VIE AGRICOLE / LVATV.CA

“Il ne faut pas tout mettre sur le dos du lait diafiltré!“ Roméo Bouchard

Suite à la sortie de Bruno St-Pierre quant à l’inertie du gouvernement fédéral à régler la problématique de lait diafiltré, La Vie agricole a eu un échange avec Roméo Bouchard, fondateur de l’Union paysanne. Il a voulu donner son opinion. Il ne ménage pas ses mots à l’encontre de l’UPA et de la Fédération des producteurs de lait du Québec (PLQ)

Un système de gestion de l’offre sur le point de s’écrouler !

“D'abord, d'après un article du Quotidien qui rapporte une analyse de Michel Potvin, intervenant agricole respecté, il ne faut pas tout mettre sur le dos du lait diafiltré: il semble qu'un bond exceptionnel de la demande de beurre soit aussi une part de l'explication. Sur le fond, il me paraît évident que si nos gouvernements qui négocient et approuvent les ententes de libre échange, sans consultation, continuent à ouvrir ou tolérer des brèches importantes, le système va s'écrouler: sans étanchéité des frontières, le contrôle de l'offre et des prix devient rapidement impossible“, de dire M.Bouchard.

Le contrôle absolu de la gestion de l'offre par le seul syndicat est un des problèmes !

Et il ajoute : “ Il est clair que la pression est de plus forte contre la gestion de l'offre, bien que celle-ci soit un rempart essentiel contre le dumping des produits alimentaires de base, contre le démembrement de notre agriculture et pour le maintien d'une souveraineté alimentaire raisonnable. Malheureusement, dans sa forme actuelle, la gestion de l'offre prête flanc à beaucoup de critiques sensibles au grand public: l'attribution des quotas au plus offrant plutôt que leur distribution en fonction d'une agriculture diversifiée et territoriale contribue paradoxalement à la concentration de la production et à l'élimination de l'agriculture de proximité, et de créneau, ainsi que de l'agriculture en régions périphériques. Le contrôle absolu de la gestion de l'offre par le seul syndicat, unique au surplus, ne permet pas non plus une gestion véritablement démocratique et participative par tous les intervenants concernés“.

L’UPA et PLQ seront responsables si la gestion de l’offre est ébranlée !

Les effets néfastes qui en découlent donnent des arguments de poids aux opposants. Si le système finit par être ébranlé, l'UPA et la Fédération des producteurs de lait, en refusant toute réforme, malgré les revendications répétées des transformateurs, de Pronovost, de l'Union paysanne et autres, seront en partie responsables de leur malheur, ou plutôt, du malheur des producteurs pénalisés et désespérés. Je le répète souvent, nous ne survivrons pas au libre-échange et à la dictature des riches qui nous l'imposent.

 

Crédit-Photo: Radio-Canada

Quitter la version mobile