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Les intérêts des Gould passeraient avant la gestion de l’offre ?

“C'est assez évident que les intérêts de Karina passent avant la gestion de l'offre“ nous a écrit une source anonyme qui suit attentivement depuis des mois l’évolution du dossier autour du lait diafiltré au Québec, au Canada et le rôle que chaque organisation syndicale et chaque député essaye d’y jouer. Cette source soupçonne que le lait daifiltré décrié au Québec soit le bienvenu en Ontario notamment pour Pierre Gould, directeur général de DFO ( Dairy Farmers Ontario), le père de Karina Gould, députée libérale dans la circonscription de Burlington en Ontario.

Une lettre qui en dirait long ?

Elle s'occupait des affaires étrangères et du libre-échange Canada/USA, précise la source. Elle aurait changé de poste dernièrement après que des producteurs laitiers du Québec aient publié sur Lait’Quitable (la page Facebook mobilisatrice des enjeux en faveur des producteurs laitiers du Québec), la “fameuse“ lettre de son père Peter Gould, qui selon notre source ,à sa lecture, laisserait présager que ce monsieur n’est pas très enclin à se battre pour stopper l’importation de lait diafiltré ! Cette lettre dont nous avons obtenu copie aurait été envoyée aux députés fédéraux canadiens.

La fille de Peter Gould, spécifie notre source, aurait auparavant travaillé dans le commerce international et aux USA et aurait dans son comté une firme spécialisée dans le contournement des tarifs douaniers pour les produits laitiers. La famille serait donc de près ou de loin en faveur de l’entrée du lait diafiltré au Canada ? Ce que nie catégoriquement Peter Gould que nous avons rejoint.

Dans la lettre que notre source nous a fournie, Peter Gould se dit très préoccupé par la situation concernant la question du lait diafiltré mais surtout à cause de la quantité de temps et d'énergie qui a été gaspillée.

Le lait diafiltré ne serait pas la cause de la baisse de revenu des fermes laitières

Peter Gould semble faire part de sa déception: “J'aurais espéré qu'il y aurait eu une personne dans le gouvernement fédéral, élue ou non élue, qui ait compris la question assez bien pour amener à une conclusion en temps opportun“.

 Il indique ne pas croire que l'utilisation du lait diafiltré comme ingrédient dans le fromage a un impact si grave sur le revenu des producteurs laitiers.

“La motion qui a été votée lundi indique que les producteurs sortent de l'industrie chaque jour à cause du lait diafiltré importé …. Il n’y a pas un mot de vérité pour assurer que c’est cela qui fait sortir les producteurs de l'industrie presque tous les jours.“

(“The motion that is being voted on, on Monday says producers are exiting the industry every day because of imported diafilteres milk…not a word of truth to that producers do exit the industry almost every day.“)

 Pour M.Gould, “La plupart des fermes qui sortent le font parce qu'elles sont «en phase terminale», par exemple, quand il y a aucune occasion de relève.“

Crainte de représailles contre d’autres secteurs économiques au Canada

Il ajoute que les producteurs ne perdent pas d'argent parce que, dit-il, peu importe les rendements des différents marchés, leurs coûts sont couverts. Il craint par ailleurs qu’il puisse y avoir des représailles contre le Canada, et pas nécessairement contre les produits laitiers. Karina Gould n’a pas répondu à nos messages.

Les réponses de Peter Gould à La Vie agricole

La Vie agricole a rejoint Peter Gould et Karina Gould pour connaître leur version des faits. Si nous n’avons pas obtenu de réponse de Karina Gould avant d’aller sous presse, Peter Gould nous a répondu à nos questions :

Question 1: Nous sommes une publication agricole québécoise qui réalisons un dossier sur le lait diafiltré: L’une de nos sources a transmis à notre équipe une note que vous avez fait circuler auprès de députés dans laquelle vous vous déclarez plutôt en faveur de l’importation de lait diafiltré.  Est-ce exact ?

Question2 : Cette même source prétend que dans le comté de votre fille se trouve une firme spécialisée “dans le contournement des tarifs douaniers pour les produits laitiers“,  Est-ce exact ? Y-a-t-il des intérêts qui se rattachent à votre propos ?

 (PG)“La réponse à votre première question est un « non » catégorique. La réponse à votre deuxième question est également un “non“ catégorique. Le contexte est basé sur des conjectures et des spéculations. La prémisse est tellement absurde qu’il n’est pas vraiment justifier d’y répondre.  Il s’agit d’un exemple de ce qui peut arriver quand nous laissons les émotions se mettre en travers de la route des faits. Je vous permets d’utiliser mon contenu si vous avez pour but de me citer. J’apprécierais grandement si vous n’utilisiez rien hors contexte. Merci. Peter Gould. “

Et il ajoute dans un autre courriel :

“En relisant la première question, qui demandait si j’étais en faveur du lait diafiltré…la réponse comme dit précédemment est non“

Quelques jours après nos premiers contacts Peter Gould nous écrivait à nouveau :

“Merci pour votre intérêt et vos questions. Permettez-moi de formuler les observations suivantes.  Peut-être y-a-t-il plus important encore ? Ce n’est pas une nouveauté le lait diafiltré. Il vient au Canada depuis plus de 10 ans.  En effet, par l’intermédiaire de producteurs laitiers canadiens et DFC, un effort de lobbying majeurs a été monté pour stopper les importations vers 2008. Cet effort a entraîné le gouvernement du Canada à établir un contingent tarifaire (CT) et un tarif pour le lait diafiltré. Le tarif est bien plus que de 200 %. Je pense que tout le monde bénéficierait d’une compréhension approfondie du CT. Dans le temps, les importations étaient d’environ 6 000 tonnes par an. (…)Si le CT a été fixé à 10 000 tonnes par an et qu’il reste un «ct» global du Canada pour le lait diafiltré, le seul problème ensuite aujourd'hui, est que le nouveau contingent tarifaire et les nouveaux tarifs ne s’appliquent pas à nos partenaires de l’ALENA etc. “

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