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Les producteurs de lait doivent se prendre en charge

« Les producteurs laitiers doivent sortir de l’asservissement aux entreprises », vient de déclarer, au journal français Les Échos, Dominique Chargé, président de la Fédération nationale des coopératives laitières et du groupe Laïta outre-Atlantique. Il estime que les producteurs doivent prendre en charge la collecte du lait, fixer les prix et choisir eux-mêmes leurs clients.

La fin des quotas, la crise assurée !

Il qualifie la crise du lait actuelle en France comme étant : «la plus profonde avec des prix du lait qui ont bougé de 50 % dans un sens comme dans l'autre en quelques mois», rappelant au passage que si celle de 2009 avait été moins longue c’est : «parce que les quotas existaient encore et qu'ils avaient empêché l'envolée de la production européenne».

Pour lui deux tendances s’opposent, confie-t-il au journal Les Échos : «D'un côté, les entreprises privées qui cherchent leur croissance à l'international et veulent limiter la production de lait en France. (…) De l'autre, les coopératives, qui veulent offrir des perspectives de développement à leurs adhérents».

Producteurs/Transformateurs, un rapport de force néfaste !

Pour éviter de frapper un mur, Dominique Chargé souhaite mettre un frein à la contractualisation qui lie les producteurs aux transformateurs. Il s’agit pour lui d’un rapport de force néfaste.

Pour stopper l’hémorragie d’abandon dans le secteur laitier de la part de plusieurs exploitations, il préconise de : «changer le pilotage de la valeur ajoutée du lait». Il explique alors : «que les producteurs doivent prendre leur destin en main et que les organisations actuelles de producteurs doivent devenir des organisations commerciales. (…) Redevenir propriétaires des tanks à lait, prendre en charge la collecte et faire la facturation. Voire même effectuer une partie de la transformation».

Pour Dominique Chargé, il est clair que les producteurs laitiers doivent piloter leur activité, pouvoir décider à qui ils livrent leur production et savoir quelle sera la destination de leur lait. Il voit ainsi la possibilité de créer des outils de prédestination du lait, selon qu'ils doivent faire du beurre, de la crème, du fromage, des yaourts ou autre chose pour profiter des évolutions des prix.

Sans vouloir que le seul modèle coopératif existe, Dominique Chargé précise que les coopératives doivent ouvrir leur modèle. Les producteurs seraient de plus en plus nombreux en France à vouloir rejoindre le modèle coopératif pour échapper aux groupes privés qui ne chercheraient qu’à limiter la production en France pour se développer dans d'autres pays, dit-il.

Saviez-vous que ?

Selon Les Échos : Danone a payé ses producteurs pour réduire ses volumes tout en investissant 250 millions d'euros aux Pays-Bas. Lactalis ferait plus des deux tiers de son chiffre d'affaires à l'étranger. Bel (fabricant de La vache qui rit) ne collecterait que 20 % du lait qu'il transforme en France.

 

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