Les agriculteurs canadiens sont bien placés pour respecter leurs obligations financières, malgré les revenus agricoles qui stagnent et la valeur des terres agricoles qui ralentit sa progression, révèle le rapport Perspectives concernant les actifs et la dette agricoles pour 2016-2017 de Financement agricole Canada (FAC): « Cette solidité financière permet à l’industrie d’investir encore plus dans l’innovation et la productivité dont elle aura besoin pour nourrir une population mondiale toujours croissante », affirme Jean-Philippe Gervais, économiste agricole en chef à FAC.
Selon le rapport, le ratio d’endettement des fermes canadiennes est demeuré historiquement faible à 15,5 % en 2015, comparativement à la moyenne antérieure sur cinq ans de 15,9 % et à la moyenne sur 15 ans de 16,7 %.
Un ratio d’endettement faible est généralement considéré comme avantageux en affaires, car il offre une souplesse financière et atténue le risque pour les producteurs.
Le rapport Perspectives concernant les actifs et la dette agricoles pour 2016-2017 de FAC présente un aperçu du bilan du secteur agricole et met l’accent sur sa santé financière. Il examine aussi le caractère abordable des actifs au regard du revenu agricole en s’attardant particulièrement à la valeur des terres agricoles.
« Après une période prolongée de hausse soutenue de la valeur des actifs et des terres agricoles, nos projections indiquent une croissance réduite de la valeur des terres agricoles et de la dette agricole », explique M. Gervais.
Le rapport utilise trois indicateurs clés pour évaluer la santé financière du secteur agricole canadien : la liquidité, la solvabilité et la rentabilité. Il révèle que la liquidité des exploitations agricoles – qui indique la capacité des producteurs à effectuer leurs paiements à court terme – et la solvabilité, qui est la proportion des actifs totaux financés par la dette, sont restés élevés au cours des cinq dernières années.En 2015, la rentabilité des exploitations agricoles, calculée en comparant le revenu net à l’actif total, était légèrement inférieure à la moyenne quinquennale en raison d’une forte appréciation de la valeur des actifs agricoles, et en particulier des terres agricoles.
« La terre est l’actif le plus précieux d’un agriculteur et l’intrant le plus important de la production agricole », précise M. Gervais, ajoutant qu’en 2015, les terres agricoles représentaient 67 % de la valeur de l’actif agricole total comparativement à 54 % en 1981.
« Plus l’agriculture est rentable, plus la valeur des terres agricoles augmente, explique-t-il. Par contre, lorsque la valeur de l’actif progresse plus rapidement que le revenu agricole net, la rentabilité globale commence à baisser. Ceci témoigne de la nature cyclique de l’industrie. »
De 2001 à 2011, la valeur des terres et des bâtiments agricoles s’est appréciée en moyenne de 7,2 % par année, soit le double de la valeur de départ. De 2012 à 2015, le taux annuel moyen d’appréciation a été de 11,7 %, ce qui représente une hausse totale de 39,4 %.
M. Gervais affirme que la faiblesse des taux d’intérêt conjuguée aux recettes tirées des cultures substantielles sont les principales causes de l’augmentation rapide du taux d’appréciation de l’actif ces dernières années. Il prévoit une progression plus faible au cours des deux ou trois prochaines années, attribuable à une baisse prévue des recettes tirées des cultures.