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Letendre/Groleau en divergence sur la luzerne GM avec le président de l’Association des marchands de semences du Québec!

Le 25 octobre dernier Marcel Groleau, président de L’Union des producteurs agricoles (UPA) et Bruno Letendre, président de la fédération des producteurs de lait (PLQ) écrivaient à Georges Chaussé, président de l’association des marchands de semences du Québec pour l’informer du danger de la luzerne OGM qui risque de contaminer des champs biologiques. Il est clair que MM.Groleau et Letendre ne sont pas sur la même longueur d’onde que M.Chaussé. La véritable question reste : « Qu’advient-il en cas de contamination d’une culture biologique?»

La lettre de MM.Groleau et Letendre disait ceci : « La société Forage Genetics International (FGI) a annoncé qu’elle envisageait de vendre des semences de luzerne génétiquement modifiée (GM) en quantité suffisante pour ensemencer près de 2000 hectares de fourrage dans l’est du Canada ( Ontario, Québec, Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse, Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve) en 2016. Ce serait ainsi la première fois que des variétés de luzerne GM seraient commercialisées au Canada. Lors de son dernier congrès général, en décembre 2015, l’Union des producteurs agricoles a adopté une résolution s’opposant à la commercialisation des variétés GM de luzerne, considérant que différents secteurs de production risquent de subir des préjudices économiques considérables dans le cas d’une contamination de leurs cultures fourragères. Maintenant que la technologie de la luzerne GM est rendue disponible aux producteurs par les distributeurs et détaillants de semences, la dissémination annoncée constitue l’amorce d’une spirale d’incertitudes et de pertes potentielles de revenus pour les producteurs. (…) La luzerne GM risque de contaminer les plantes indigènes de la même famille sur de vastes distances et les luzernières voisines, notamment, les champs détenant la certification biologique.»

(…) « À défaut de l’application d’un protocole dont l’efficacité aura été démontrée de manière concrète, nous demandons à l’Association des marchands de semences du Québec et à tous ses membres de stopper toute commercialisation de semences de luzerne GM. Dans l’éventualité où des cas de contamination causeraient préjudice à des producteurs et que ceux-ci devraient intenter des recours en justice, nous verrions, évidemment, à vous en tenir responsable.»

La réponse de M. Chaussé, président de l’association des marchands de semences du Québec ne sait pas fait attendre. Il répondait le 17 novembre dernier.

«Il importe de noter que la luzerne GM a obtenu un enregistrement national de l’Agence

canadienne d’inspection des aliments (ACIA) et n’est pas soumise à des exigences réglementaires supplémentaires. La luzerne GM est également commercialisée aux États-Unis depuis quelques années. Le plan de coexistence ne plaide ni pour ni contre la commercialisation de la luzerne GM. Il ne favorise pas non plus un système de production plutôt qu'un autre. Le plan s’efforce d’anticiper l’avenir et d'identifier des pratiques culturales claires et concrètes qui peuvent aider tous les systèmes de production de fourrage à se développer dans l’est du Canada. Le plan de coexistence souligne l’importance et la nécessité d’une bonne communication et du respect mutuel entre voisins qui choisissent des méthodes de production différentes, que ce soit la production biologique, conventionnelle ou par l'entremise de la biotechnologie. (…) Pour continuer à se développer et à livrer aux agriculteurs des innovations axées sur les semences, le Canada a besoin d'un environnement de réglementation et de propriété intellectuelle moderne, polyvalent et prévisible. Les décisions doivent reposer sur des principes scientifiques éprouvés afin d'encourager l'innovation et d'attirer les investissements nationaux et internationaux.» 

 Il a ensuite invité MM. Groleau et Letendre à venir le rencontrer pour  plus d’explications. Le débat sur ce sujet n’en est donc qu’à ses débuts. La difficulté pour l’UPA résidera dans le fait de représenter autant des producteurs biologiques et non-biologiques.

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