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Paradis est arrivé avec du renfort au congrès de l’UPA. Le ministre de l’Agriculture semble là pour rester !

Alors que L’UPA «varge »sur le ministre Paradis depuis des mois, l’organisation syndicale espérait atteindre un summum lors du 92e congrès qui s’est tenu ces derniers jours à Québec. La salle a bien tenté à plusieurs reprises de déstabiliser le ministre de l’Agriculture par une contestation organisée par les délégués, mais il y avait du «mou» dans les reproches tout au long des échanges avec Pierre Paradis sauf quand Pierre Lemieux, premier vice-président de L’UPA, y est allé d’une diatribe enflammée où il a déclarait toute la haine qu’il avait envers le ministre de l’Agriculture. De nombreux collègues ministres étaient venus pour soutenir l’action entreprise par Pierre Paradis et l’ensemble du gouvernement libéral. 

Le gouvernement présent lors du congrès de l’UPA en soutien à Paradis

Le ministre Paradis a d’abord livré devant une salle attentive son message : « Quand on est arrivé, il y avait un déficit de 7 milliards de dollars au Québec. Pour la première fois en 50 ans, on a réduit la dette au Québec. C’est bon pour nos enfants», a-t-il dit accompagné, cas exceptionnel, par une présence importante du conseil des ministres dont Dominique Anglade, Ministre de l’Économie, de la Science et de l’Innovation. Luc Blanchette, Ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs et du whip en chef du gouvernement, Stéphane Billette.

Garon évoqué par le ministre Paradis

« Le vérificateur général disait du ministère de l’Agriculture quand je suis arrivé il y a deux ans et demi que c’était le plus mal géré avec les transports. Je vous rappelle aussi que Garon disait de la politique de souveraineté alimentaire du gouvernement précédent : “C’est une politique de colons“», a-t-il scandé d’entrée.

Des éloges de plusieurs présidents et directeurs de fédérations

Le ministre s’est ensuite habilement lancé dans une série de remerciements envers plusieurs acteurs du monde agricole impliqués dans le syndicat et/ou les fédérations : Bruno Letendre et Alain Bourbeau pour leurs efforts dans le dossier du lait diafiltré, David Boissonneault pour ses efforts dans la filière porcine, Serge Beaulieu pour l’écoute dans le dossier de l’érable, Claude Viel pour sa détermination à vouloir développer un «bœuf Québec».

Rappel de ses annonces pour la relève par Paradis 

À ceux qui manifestaient en avant de la tribune avec des tee-shirts avec l’inscription : « Stop à l’ingérence Paradis», il leur a dit : «Il y a deux ans, à l’avant, c’était des jeunes à votre place qui manifestaient avec des gilets. Cette semaine on a annoncé des aides pour la relève en partenariat avec la présidente de la FRAQ, Michèle Lalancette. J’ai été chanceux sur ce dossier-là, le rapport de la FRAQ disait la même chose que le Rapport Pronovost sur la relève», a-t-il déclaré.

Sur les taxes

Il a assuré aux producteurs présents que le ministre Leitao ne s’était pas trompé. « C’est le même qui a fait l’équilibre budgétaire au Québec et il est considéré comme le 2e meilleur économiste au monde» a martelé Paradis.

Sur l’assurance santé

« Le problème réside dans les régions périphériques où on manque de vétérinaires. Il va y avoir des bourses pour inciter à aller en région. Il n’est pas question de mettre fin au programme. Au contraire, on va le bonifier» a précisé le ministre.

Sur la gestion de l’offre

« La gestion de l’offre est là pour longtemps si le fédéral fait sa job aux frontières» a dit Pierre Paradis devant les délégués du congrès de l’UPA.

Sur l’ASRA

« Moi, les producteurs sur le terrain me disent qu’ils préfèrent que le consommateur paye le juste prix et que le producteur reçoive le bon prix, a-t-il précisé.

Sur la valeur des terres

« En 2013 François Gendron disait à Stéphane Billette que personne ne lui avait parlé de l’augmentation des terres sur le terrain». Puis il confirme que les principaux propriétaires des terres au Québec restent les producteurs à un niveau inégalé nulle part ailleurs dans le monde.

Une période de questions qui chauffe avec l’arrivée au micro de Pierre Lemieux

Lors de la période de questions le ministre Paradis a répondu à Paul Doyon, président de la région Chaudière-Appalaches : « Dans ton coin, Bernier n’était pas avec nous pour défendre la gestion de l’offre. Moi j’y étais».

Gilbert Marquis de la région du Bas-du-Fleuve  a déclaré au ministre qu’il ne le voyait pas assez en région : « La seule fois que je vous vois c’est dans La Vie agricole avant de le mettre à la fournaise».

Sur les appellations d’origine contrôlée lorsqu’interpellé le ministre a été clair : « Le dossier n’est jamais venu à mon bureau, mais la pression je la sens et oui j’y crois».

Alors que le ministre Paradis avait pris le contrôle de la salle, la question très émotive du premier vice-président de l’UPA, Pierre Lemieux, a eu tendance à renverser l'ambiance et animer la salle à nouveau : « Je demande à ce que les échanges avec le ministre ne se fassent plus par médias interposés. Je déclare le ministère de l'Agriculture responsable de la détresse agricole aujourd’hui», a lancé Pierre Lemieux, la voix chevrotante, lui-même sur le bord de craquer.

Pierre Lemieux a également déploré l’attitude du ministre Paradis lorsqu’en interpellation il a remis un boulier au critique agricole du parti québécois, André Villeneuve : « J’ai vu un clown», a-t-il dit. Un autre délégué dans la salle a lancé à Paradis qu’il n’était qu’un arrogant. Marcel Groleau a repris le contrôle de la salle en disant : « On arrête ça là. Il n’y a plus de dialogue».

Une explication à son absence au Mérite agricole

Concernant les reproches qui lui ont été faits de ne pas être présent lors des cérémonies du Mérite agricole, le ministre Paradis a expliqué qu’il avait dû se rendre à une entente trinationale entre le Canada, les États-Unis et le Mexique pour défendre la cause du monde agricole.

La rencontre avec le ministre de l’Agriculture s’est terminée ainsi dans un calme relatif lorsqu’il a été félicité par la salle pour son soutien dans le sauvetage de la gestion de l’offre.

 

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