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Échanges en chambre entre les chefs hier sur l’agriculture!

À l’instar de son critique agricole, André Villeneuve, Jean-François Lisée, chef de l’opposition a déclaré hier au parlement qu’il souhaitait la démission du ministre de l’Agriculture Pierre Paradis. Philippe Couillard sans surprise a soutenu clairement son ministre dans ses actions. 

Jean François Lisée a d’abord déclaré : « Il y a les gens dans le milieu agricole qui ont envoyé un signal aussi pendant les élections partielles, hier. Ils ont un signal fort à envoyer sur la façon dont ce gouvernement et son ministre de l'Agriculture en particulier met à risque des investissements en agriculture. Alors, qu'est-ce qu'il a fait, le ministre, depuis qu'il est là ? Il a abandonné la politique de la souveraineté alimentaire qui aurait aidé les circuits courts, qui aurait aidé les fruits, qui aurait aidé les serres. Il a fait une attaque frontale contre les producteurs de sirop d'érable en voulant mettre fin à la mise en marché collective. Aucune volonté de conditionner l'accord de libre-échange avec l'Europe à une compensation juste et entière de ceux qui ont été sacrifiés par Ottawa, l'industrie laitière et fromagère; aucune volonté, aucun rapport de force. Il a forcé certains producteurs à se retirer de l'assurance stabilisation. Et en plus sa réforme qu'il disait à coût nul des taxes foncières agricoles pousse énormément d'agriculteurs à devoir payer 2 000 $, 3 000 $, 4 000 $, jusqu'à 7 000 $ de plus par année. Le premier ministre doit savoir que son ministre de l'Agriculture, en ce moment, a perdu tout le lien de confiance avec le milieu agricole du Québec. On n'a jamais vu un niveau de refus de dialogue de la part du ministre tel qu'on le voit. Va-t-il aujourd'hui faire la seule chose pour corriger la situation, changer son ministre…?»

Ce à quoi le premier ministre Philippe Couillard a répondu en déclarant son soutien à Pierre Paradis: «M. le Président, moi, j'ai un collègue très expérimenté, dans cette Chambre, qui, en plus, est ministre de l'Agriculture, actuellement, de l'Alimentation et des Pêches, qui est sur le terrain dans les exploitations agricoles. Et moi, je le vois, je la vois, son interaction avec les producteurs agricoles, et moi, je sais qu'il y a des producteurs agricoles, nombreux — il y en a d'ailleurs qui se sont exprimés dans le journal — qui aiment leur ministre de l'Agriculture parce qu'ils savent qu'il comprend exactement leurs besoins».

Philippe Couillard a ensuite mis de l’avant le rôle d’objectivité d’un gouvernement face aux intérêts apparents de groupes de représentation : «Oui, parfois, il faut aller contre les intérêts apparents de groupes de représentation, c'est la nature même d'exercer le gouvernement, M. le Président. Nous, ce qu'on veut c'est soutenir, soutenir l'agriculture. On l'a fait déjà à de nombreuses reprises, dont récemment dans le cadre de la stratégie jeunesse pour la relève agricole. On va continuer de le faire, on a des projets intéressants pour augmenter l'investissement sur nos propriétés agricoles et on va le faire de concert avec les agriculteurs.Maintenant, notre ministre, qui est dévoué, qui connaît excessivement bien le milieu agricole, va continuer à bénéficier du soutien de ses collègues et, je crois, et, je crois, d'un grand nombre d'agriculteurs, M. le Président, partout au Québec».

Pour Jean-François Lisée, le premier ministre aurait été désinformé par son ministre de l’Agriculture sur le dossier du remboursement des taxes.  Philippe Couilllard a rappelé que de nombreuses analyses ont démontré que le problème n'avait pas du tout l'ampleur de celle qui avait été présentée, «qu'il faut également tenir compte de l'action ou l'influence d'autres programmes de stabilisation des récoltes ou de gestion de l'offre qui ont également un impact sur la facture nette de taxes que nos agriculteurs ont à acquitter». Et il a qualifié le geste de Pierre Paradis de « courageux» en enlevant «la nécessité, pour un agriculteur, d'être membre de son organisation syndicale pour toucher le programme de remboursement. Je pense que ça fait longtemps que les gens disaient que c'était une disposition qui n'avait pas sa raison d'être. On est pour l'agriculture, on va continuer de la soutenir».

Jean-François Lisée a alors déclaré que si le problème, ce n'est pas le ministre de l'Agriculture, ce serait  le soutien que lui apporte le premier ministre. En conclusion Philippe Couillard a laissé entendre que c’est Pierre Paradis par l’influence du rapport Gagné qui a fait en sorte qu'on augmente de plusieurs millions le nombre d'entailles au Québec pour augmenter la production puis les revenus des producteurs agricoles. Sur l'accord de libre-échange, il a soutenu que c’est le gouvernement du temps de Pauline Marois qui a laissé passer l'accord avec L’Europe sans se soucier de l’impact sur les fromagers.

 

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