Très tôt ce matin nous apprenions par Tommy Chouinard de La Presse qu’une discorde se pointe à l’horizon entre les jeunes péquistes et leur chef Jean-François Lisée au cours du conseil national de ce week-end. Ils lui demandent de s’opposer à l’accord de libre-échange Canada/Europe alors que lui s’est toujours dit favorable à celui-ci !
Cet accord signé, mais pas encore ratifié par les 28 parlements nationaux en Europe fait couler beaucoup d’encre depuis des mois des deux côtés de l’Atlantique. On se rappellera la sortie médiatique cet automne à Montréal, largement couverte par La Vie agricole, de José Bové ou celle de Paul Magnette, ministre président de la Wallonie, qui a tenu en haleine tous les décideurs canadiens et européens pendant plusieurs jours lorsque la Wallonie ne voulait pas signer l’accord.
Les jeunes péquistes en opposition à leur chef !
Jean-François Lisée est en faveur de l’accord Canada/Europe, mais demande à Ottawa d'augmenter les compensations promises aux producteurs laitiers et fromagers avant que le gouvernement du Québec n'adopte le décret d'application de l'accord, de souligner La Presse mais elle précise aussi: «Le Comité national des jeunes du PQ (CNJPQ) demande carrément le rejet de l'entente. Il est proposé que le Conseil national donne le mandat à l'aile parlementaire de se positionner contre l'Accord économique et commercial global » selon ce qu’elle a appris.
Lisée peut-il jouer le jeu de la pression comme Magnette ?
Sous le gouvernement Marois, l’accord de libre-échange était plutôt vu comme bénéfique pour l’ensemble de la société québécoise et Jean-François Lisée était alors ministre des Relations internationales et du Commerce extérieur. Pourrait-il aujourd’hui sous l’influence des jeunes faire un « Paul Magnette» de lui puisqu’il semble être aussi en accord avec l’UPA qui estime que la compensation d’Ottawa devrait être de 1,5 milliard plutôt que 350 millions de dollars ? Ça risque d’être difficile dans un rôle de chef de l’opposition d’influencer Ottawa !
Un « remake» de l’opposition Marceau/Gendron ?
Dans son éditorial de novembre 2013, dans La Vie agricole, Yannick Patelli, l’éditeur écrivait suite à une conversation avec l’ancien ministre de l’Agriculture, Jean Garon, alors chroniqueur dans son journal : « Pour Garon, le président de l’UPA est coincé. Il devra défendre les transformateurs de viandes qui profitent de l’accord pendant que les producteurs de lait, milieu d’où il vient, se “feront fourrer“. Pour Garon, cet accord affaiblit le gouvernement québécois et L’UPA puisque la gestion de l’offre en prend pour son rhume».
Par ailleurs Patelli écrit aussi en novembre 2013 à propos de la discorde naissante chez les péquistes: « Pourtant le ministre des Finances et de l’Économie du Québec, Nicolas Marceau, s’est empressé de saluer cette nouvelle entente (…) Et pendant ce temps-là François Gendron, ministre de l’Agriculture annonce qu’il est déçu de l’Accord pour les producteurs de fromages».
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