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Sirop d’érable : « la fédération met des bâtons dans les roues » – Martin Beaulieu

« En freinant le développement des acériculteurs, c'est évident qu'ultimement notre part de marché mondial va continuer de diminuer, car c'est la libre entreprise en dehors et c'est contrôlé ici ».Un producteur de sirop d'érable de L'Islet, M. Martin Beaulieu, estime que « de façon générale  la fédération met des bâtons dans les roues d'à peu près tout le monde ». Il faut dire que cet acériculteur a été pris à vendre du sirop (4 928 livres en 2013) au Nouveau-Brunswick, à la compagnie S.K. Export Inc, sans passer par l'agence de vente.

Malgré une entente à l’amiable avec la Fédération Beaulieu reste critique

Contrairement à d'autres producteurs dont La Vie agricole a raconté l'histoire, M. Beaulieu a accepté une entente à l'amiable pour éviter de se retrouver devant la Régie des marchés agricoles ou les tribunaux. Cette entente est strictement confidentielle, impossible pour lui d'en dévoiler le contenu.

Cela ne l'empêche pas de jeter un regard critique sur les façons de procéder de la Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ) surtout sur le système de quota. « Avez-vous des histoires heureuses de gens qui ont fait des produits de niches avec un système de quota »?  demande-t-il.

« Je suis un entrepreneur, je suis pour que les meilleurs progressent, que les meilleurs survivent, mais la conséquence est malheureuse pour certains, mais elle est bonne pour la société en général » estime-t-il.

Faisant remarquer que la gestion de l'offre dans ce domaine est au Québec seulement M. Beaulieu note : « mais ce n'est pas un produit agricole qui est exclusif au Québec.

En se contrôlant nous, même si nous sommes les plus gros producteurs mondiaux, on vient dire aux autres 'qu'on n'en fera pas plus' alors ils en profiteront ».

D'ailleurs un texte de la Presse canadienne, citant des données de Statistique Canada soulignait que « malgré une augmentation de 30% de sa production au cours des 10 dernières années, la part du Québec sur le marché mondial est passée d'environ 82 pour cent en 2003 à 71% en 2016 ». http://affaires.lapresse.ca/economie/agroalimentaire/201702/20/01-5071287-sirop-derable-le-quebec-face-a-une-concurrence-croissante.php

La gestion de l’offre, un cas différent pour le lait et les oeufs

Contrairement aux autres productions sous gestion de l'offre comme le lait et les œufs, M. Beaulieu estime que la production de sirop ne peut se gérer facilement, car l'acériculteur n'a pas la possibilité d'influencer la production. C'est la nature qui s'en charge : quand ça commence, combien de temps ça dure et quelle quantité de sève va couler.

« Même dans un cycle où le prix est élevé vous ne pouvez produire plus que le quota. Pour faire respecter ça il faut des moyens légaux continuels dans certains cas du harcèlement et de l'intimidation ce qui, à mon avis, vient enlever l'esprit entrepreneuriat » conclut-il.

Les quotas ne mènent pas vers le leadership

Constatant que plusieurs vont s'installer à l'extérieur du Québec (Maine, Nouveau-Brunswick, Ontario)  M. Beaulieu trouve cela triste : « Je voudrais voir le Québec continuer d'avoir le leadership, les quotas ne mènent pas à ça ».

Pour cet entrepreneur « les systèmes de gestion de l'offre sont en péril ». M. Beaulieu ajoute : « le seul argument c'est que présentement il y a une stabilité des prix, mais, à mon point de vue, le prix à payer pour ça on va le voir plus tard. On va le voir quand les autres producteurs en dehors du Québec vont continuer de gruger sur nos clients ».

Les compagnies d’équipement développent dans d’autres provinces

M. Beaulieu fait aussi remarquer : « les équipementiers qui eux n'ont pas de quotas vendent à nos concurrents pour qu'ils soient aussi efficaces que nous ». L'hebdomadaire La Voix du sud rapportait justement en décembre que l'entreprise CDL, de Saint-Lazare, ouvrait un nouveau magasin à Saint-Quentin pour « offrir une capacité accrue de soutien à la clientèle et d'inventaire pour les clients du Nouveau-Brunswick .»

http://www.lavoixdusud.com/actualites/2016/12/29/cdl-s-installe-au-nouveau-brunswick.html

Martin Beaulieu aussi à la tête d’ usines performantes

Diplômé en génie mécanique de l'Université Laval en 86, il a commencé à travailler la même année en recherche et développement pour Ouellet Canada de L'Islet.

Il est président de la compagnie depuis 2009. Le Groupe Ouellet c'est quatre usines (L'Islet, Sherbrooke, Calgary et Nanjing en Chine) et 450 employés. Il est membre du Conseil d'administration de Solutions Novika de La Pocatière. Il s'est impliqué bénévolement dans plusieurs organismes locaux (club sportif, caisse populaire, conseil municipal).

Il est propriétaire d'une terre de 350 acres, dont 250 en culture (foin, blé et soya).

Il a 11 chevaux en pension et un élevage de 50 têtes de mini Angus qui a fait l'objet d'un reportage dans La Vie agricole http://lavieagricole.ca/3650/.

Avec un partenaire il a une érablière de 7 000 entailles.

 

 

 

 

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