Un prix du lait alarmant
Le prix moyen établi aux producteurs laitiers pour le mois d’avril est de 0,67$ par litre de lait. Plusieurs sont inquiets, puisque ce prix ne couvre pas leur coût de production. Les intrants ne cessent d’augmenter comme dans toutes les industries, mais le prix du lait ne suit pas.
Depuis quelques mois, nous recevons des augmentations du droit de produire, cependant le prix ne cesse de diminuer. Nous avons l’impression de nous faire jouer dans le dos. Nous produisons plus de lait et en retour, notre revenu n’augmente pas contrairement à nos dettes. Malgré une augmentation de nos heures de travail, les paiements sont de plus en plus élevés et les producteurs sont de plus en plus inquiets.
Il faut comprendre que les fermes laitières sont constamment en évolution et les propriétaires ont besoin d’investir que ça soit pour renouveler l’équipement, rénover les bâtiments ou transmettre l’entreprise à la relève. Sans investissements, il est difficile d’assurer l’avenir de nos entreprises familiales.
Voulons-nous un avenir sans de petites et moyennes entreprises ? Comment expliquer à la relève passionnée qui nous aide depuis longtemps qu’il serait mieux de trouver un autre métier ?
Nous réclamons l’équité des filières
Le plus frustrant c’est que les consommateurs payent leur lait de plus en plus cher! C’est injuste, nous voulons que le public comprenne notre situation. Depuis la chute du prix aux producteurs, nous voyons une augmentation du profit des autres filières de l’industrie laitière. Il y a clairement un déséquilibre entre les producteurs, les transformateurs et les distributeurs. Une entente entre les transformateurs et les producteurs laitiers nous a été imposée. Nous aimerons être consultés lors de grandes décisions qui nous concernent. Il faut continuer à défendre la gestion de l’offre qui nous permet de fonctionner sans avoir recours à l’aide financière gouvernementale.
La raison de mon geste est un appel au secours. Nous ne pouvons plus subir une autre baisse du prix du lait. La Fédération fait accroire que l’industrie laitière va bien et ignore notre réalité. Lorsque nous avons besoin de leur soutien, on se sent délaissé.
C’est le moyen de pression que j’avais trouvé pour nous faire écouter et ils continuent à nous ignorer. Je fais partie de ceux pour qui la relève est une raison de vivre. Les jeunes de la relève sont découragés de travailler plus pour gagner toujours moins. Je demande à mon organisation de nous représenter et de faire son travail en nous défendant.
Michel Fabry et Héloïse Fabry