Qui ne rêve pas de voir pousser ses cultures sans avoir à leur donner de l’engrais, les désherber, les stimuler avec de l'engrais foliaire ou des biostimulants, les sarcler, etc.
Les plantes adorent être traitées aux « p,tits oignons » ce qui me fait dire qu’une fois en terre, la culture doit être suivie au jour le jour. Peu importe, la meilleure semence et le meilleur sol qui soit, si on laisse la culture à elle-même, son rendement « potentiel » deviendra vite affectés par les carences, les insectes, les maladies, les stress hydriques, la mauvaise pollinisation, bref, l’un ou l’autre des 50 points reconnus dans la productivité des plantes.
J’ai souvent vu en été, des producteurs fatigués du printemps (ce sera le cas en 2017) se retirer de la ferme pour plusieurs semaines (c’est le temps des vacances) et constater à leur retour que Mère-Nature ne les avait pas épargnés.
Quelques exemples coûteux que j`ai vécus et observés
– un stress dû au froid sur la pomme de terre aurait pu être contrôlé par l’application d’un engrais foliaire
– des précipitations importantes ont bloqué l’évacuation de l’eau par l’apport de débris dans le fossé et inondé pendant plusieurs jours le ¼ du champ…insectes et maladies ont pris « le dessus »
– l’application d’azote fait trop tardivement, d’où une perte de rendement et de qualité
– quelques mauvaises herbes auraient pu être enlevées manuellement dans un champ de semence et être non déclassées par l’inspecteur
– la présence d’hernie non détectée à temps dans un champ de canola a diminué de 75% son rendement
– la présence du mildiou non traité dans un champ de pommes de terre a grandement affecté le rendement –
– dommages importants à la culture par la présence d’animaux sauvages (ratons, dindons, outardes)
– une semaine de retard dans la coupe des fourrages affecte grandement leur qualité
– une épidémie de chenilles non traitée a dévasté des champs de céréales
– une application de bore aurait pu sauver une récolte de navet, refusée par le marché (cœur brun, liégeux)
– une plantation d’herbe à fumer où les malfaiteurs ont tout détruit sur leur passage, etc.
Je pourrais vous citer des dizaines de surprises qui attendaient le producteur même juste après 15 jours d’absence à la ferme. Les cultures ne prennent pas de vacances et ont besoin de nourriture et d’eau de façon contrôlée. Au moins, en votre absence, désignez un responsable pour vos cultures, ce sera un très bon placement.
Sachant que notre climat est de plus en plus variable, toutes les chances à fournir ce que les plantes exigent pour des rendements élevés doivent être mises en place.
Rappelez-vous : Plus de 50% des rendements sont attribués à l’apport d’engrais bien équilibré.
Mais si le pH du sol est incorrect, si le sol est compacté, si les mauvaises herbes ou les insectes sont légion, oubliez les rendements élevés…ces indésirables ne prennent pas de vacances non plus!
Et votre effort placé dans la bonne fertilisation ne sera pas valorisé par la culture.
Prenons le maïs-grain : en période de pointe, il produit entre 500 et 800 kg de Matière sèche par jour!
Ça ne se fait pas avec des promesses!!! Plus d’azote au bon moment peut doubler le rendement du maïs avec la même quantité d’eau (Dr R.Munson, U.Mn)
Les outils rapides de diagnostic existent, servez-vous-en. Mais il faut être là en temps et lieu, car les plantes, elles, n'attendent pas le « diagnostic » pour croître. Quand toutes les conditions sont réunies, le plein potentiel des nouvelles génétiques s’exprime. Pourquoi ne pas en profiter!
Pourquoi laisser le voisin être le « champion » quand notre terre nous permet de l`être?
Votre passion, votre ténacité, votre volonté, votre implication de tous les jours, voilà de quoi réjouir vos cultures pour leur permettre de vous impressionner! Même entreposées, vos cultures méritent encore votre attention, autant dans leur surveillance journalière au silo que dans leur mise en marché.
Souvenez-vous
Les producteurs les plus rentables le doivent aux rendements élevés (étude de 4 ans, P. Fixen) et pour eux, les cultures ne sont jamais en vacances.
Un exemple que je donne souvent aux producteurs quand je leur dis de surveiller leurs champs tous les jours et que la culture progresse 24 heures sur 24, c’est la récolte des p,tits pois…2 jours de retard et Bonduelle condamne le champ.
Pourtant les pois sont beaux et verts, MAIS la tendreté n’y est plus et le marché non plus…
C’est triste de laisser ça au champ quand on sait que du monde crève de faim!!!
De grâce, surveillez votre gagne-pain.