Le premier vice-président de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Pierre Lemieux, quittera ses fonctions en décembre prochain. Alors que la rumeur de sa démission a couru comme une trainée de poudre au lendemain d’une réunion du conseil exécutif jeudi, l’UPA l’a démentie.
À la suite d’une demande de La Vie Agricole de parler avec M. Lemieux, afin de clarifier la rumeur, Patrice Juneau a répondu par courriel, « M. Lemieux n'est pas disponible et n'a pas démissionné. Il a indiqué qu'il ne sollicitera pas un sixième mandat à titre de premier vice-président de l'UPA ».
Plus tard, il ajoutera que cette décision découle de son souhait de «consacrer plus de temps à sa famille.»
Une autre source a rappelé que lors du Congrès général de 2015, Pierre Lemieux aurait indiqué être prêt à se réengager au sein de l’exécutif de l’UPA pour une autre période de deux ans, le temps de passer le flambeau, mais qu’il avait hésité à le faire et qu’il avait bien hâte de rentrer chez lui.
Des informations obtenues de source sûre indique qu’en effet, outre l’état de santé inquiétant de son épouse, Pierre Lemieux aurait des projets en développement sur ses lots forestiers, en compagnie d’autres membres de sa famille, avec qui il est associé.
Actif au sein de l’UPA depuis près de 25 ans, Pierre Lemieux a pris le poste de la première vice-présidence en décembre 2007. Il était précédemment, de 1993 à 2007, président de la Fédération des producteurs acéricoles du Québec.
Parmi les dossiers qu’il a pilotés, figure celui de défendre l’intégrité des terres des producteurs agricoles, notamment dans le dossier du pipeline projeté par TransCanada Énergie Est et des sentiers de motoneiges. Pierre Lemieux siégeait également à de nombreux comités et organisations connexes, dont le conseil d’administration de l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA).
On se souviendra qu’il ne portait pas l’ex-ministre Pierre Paradis dans son cœur et qu’il avait eu des échanges corsés avec lui durant sa visite au dernier congrès général de 2016, concernant le dossier de la révision du Programme de crédit des taxes foncières.
Cabale syndicale
Maintenant que Pierre Lemieux a officiellement annoncé sa décision de se retirer de l’exécutif de l’UPA, quatre à cinq présidents régionaux prétendants à la vice-présidence sont moins discrets et testent leurs appuis sur le terrain.
Le nom qui revient le plus souvent est celui de Paul Doyon, président de la Fédération de l’UPA Chaudière-Appalaches, déjà membre de l’exécutif de la Confédération.
Au cours de la dernière année, Paul Doyon a effectivement été sur plusieurs tribunes publiques pour dénoncer les décisions de l’ex-ministre Pierre Paradis et pour clamer haut et fort son désaccord, notamment à propos de la réforme souhaitée au crédit de taxes foncières.
La Vie Agricole a tenté de rejoindre Paul Doyon, pour qu’il confirme ses intentions. Ce dernier n’avait toujours pas retourné l’appel au moment de la publication.
Des élections aux postes de dirigeants généraux de l’UPA (présidence, première vice-présidence et deuxième vice-présidence) se tiennent tous les deux ans, lors au congrès général de décembre. Les candidats aux postes convoités ne peuvent déposer officiellement leurs intentions qu’un mois auparavant. Marcel Groleau a déjà annoncé son intention de se représenter à la présidence.