AVOUEZ, qui ne rêve pas de posséder le sol « parfait » c’est-à-dire :
-un loam argileux se réchauffant vite au printemps
-composé de fragments grossiers en surface (autour de 2% de petits graviers)
-bien drainé et non asphyxiant où l’eau circule sans gêner les racines
-profond (plus de 1 mètre) avec une épaisseur du sol en surface de 20-25 cm
-à pH (eau) presque neutre (6,5-7,0) et capable de résister aux variations saisonnières du pH
-riche en fertilité et bien équilibré entre tous ses éléments (majeurs et mineurs)
-riche en matière organique (4-6% actif)
-contenant peu d’Aluminium, de Manganèse et de Fer pour contrer la fixation des autres éléments
-qui capterait beaucoup de Carbone en même temps qu’une bonne minéralisation
-bien aéré, sans insectes nuisibles, mauvaises herbes ni maladies fongiques ou virales
-facile à travailler, à structure granulaire (fine à moyenne jusqu’à 5 mm) fortement développée
-avec une légère pente pour l’égouttement de surface, mais résistant à l’érosion hydrique ou éolienne
-qui produirait de gros rendements à chaque récolte, malgré les changements climatiques
-qui nécessiterait peu d’intrants, donc très peu de pertes de nutriments par lessivage
-qui serait peu sensible à la compaction
– avec une réserve en eau utile de plusieurs jours
-avec une forte activité biologique, où l’on verrait s’activer la microfaune et microflore (bactéries, champignons, nématodes) la mésofaune (acariens, collemboles) et la macrofaune (vers de terre)
Donc, rêvez d’UN SOL EN SANTÉ…
Évidemment qu’il serait avantageux (mais impensable) de changer la texture de son sol et de moduler le climat « idéal » selon ses cultures. Vous le savez, parmi les 50 facteurs reconnus dans la productivité des sols, plusieurs sont « hors » de notre contrôle tel que le climat, mais ce dernier ne contribue qu’à 27% du rendement de maïs, selon le Dr Fred Below, chercheur en Illinois.
Je vous liste ici près de 30 facteurs sous le contrôle du producteur
Ex : La rotation, le travail du sol, le lit de semence, le cultivar ou la variété, les insectes, le taux de semis,les maladies, la récolte, la qualité de semence, le taux de semis, la profondeur du semis, la compaction,l’aération du sol, l’entreposage, l’égouttement de surface, le drainage souterrain, l’irrigation, le pH,la structure, la fertilité, la salinité, la matière organique, la carence “cachée”, la microbiologie du sol,la pente (topographie vs nivellement) la profondeur d’enracinement, la gestion du trafic au champ, modifier ses techniques d’épandage de fumier, l’érosion hydrique (bande engazonnée) l’érosion éolienne (brise-vent) etc.
Vous le savez
La technologie, les produits, la machinerie, les essais au champ et les responsables techniques « existent » pour améliorer la productivité des sols…et produire de GROS RENDEMENTS!
Et sachez qu’une bonne compétition fait avancer plus rapidement les choses.
Soyez à l’aise de questionner, comparer, d’impliquer vos responsables, les mettre au défi dans vos choix…Personne ne veut perdre la face dans son travail…Surtout pas de voir un champ de piètre qualité associé à son produit!
Aujourd`hui, la précision au champ est réglée au « quart de tour » grâce au GPS, tant dans la prise d’échantillons de sols, le travail mécanisé, ex : nivellement, les semis à taux variable, les applications d’intrants (chaux, engrais, pesticides, arrosages foliaires, etc.) que pour la récolte.
Quant aux produits disponibles par l’industrie, les catalogues en sont pleins…et ils s’en rajoutent de nouveaux chaque année. C`est à vous d’en discuter avec vos responsables et d’évaluer la performance du « produit-miracle » sous vos conditions. J’ai toujours dit qu’un intrant agricole offrant 4 fois sur 5 une réponse positive a de fortes chances de percer le marché.
En conclusion : pour réussir, il faut chercher du nouveau chaque année
Vous connaissez vos sols mieux que quiconque, leurs forces comme leurs faiblesses.
Demandez à vos conseillers « quoi faire » pour améliorer vos rendements.
Vous allez voir que ça va travailler fort et vous rapporter…une affiche publicitaire!