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Qu’est-ce qu’un bon ministre (1 de 3)

Avec les changements fréquents de ministres du MAPAQ, on  lit plusieurs opinions ou commentaires sur la performance de ministres dont certains peuvent être totalement contradictoires. Qu’est-ce qu’un bon ministre? La plupart du temps, la réaction dépend autant de celui qui pose la question que de celui qui y répond.  De plus, tout dépend des circonstances : un bon ministre en temps de guerre ne l’est pas nécessairement en temps de paix. 

Est-il possible de déterminer des critères objectifs sur ce qu’est un bon ministre?

Un ministre est jugé différemment par sa clientèle, par la population en général, par ses confrères et par son patron immédiat, le premier ministre (le PM). Il y a donc plusieurs critères.

Pour le PM, un bon ministre est celui qui répond aux besoins exprimés par celui-ci ou au mandat particulier qu’on lui confie. Les meilleurs ministres seront généralement les principaux artisans de la mise en œuvre  de l’orientation du gouvernement de l’heure. Encore doivent-ils réussir sans heurts.  Ils sont des agents de changement. Ils auront une grande légitimité en répondant aux objectifs exprimés publiquement (avant l’élection) d’un gouvernement démocratiquement élu.  Toutefois, ce ne sont pas tous les ministres d’un même gouvernement qui seront appelés à devenir des agents de changement. Les autres sans mandats précis de changement peuvent être tout aussi  « bons », mais seront évalués sous d’autres critères.

Les ministres du MAPAQ tombent plutôt dans cette deuxième catégorie. Ce ministère est perçu comme ayant une vocation de maintien plutôt qu’une de chef de file. Ses ministres gèrent un ministère à vocation partiellement commerciale, partiellement scientifique, partiellement agricole et agroalimentaire et des pêches, partiellement environnementales, partiellement bioalimentaire,  partiellement policière et j’en passe. Ce ministère n’a pas un mandat de leadership auprès des autres ministères. Au contraire, il est plutôt isolé et sous la gouverne indirecte de d’autres comme la Santé, les Affaires intergouvernementales, le Conseil du Trésor, les Finances, etc. Même si c’est peu flatteur, avouons qu’un gouvernement ne sera jamais élu ou défait à cause du travail du MAPAQ. Au mieux, on demande à son ministre de faire son travail avec compétence et qu’il renforce ou complémente les priorités de l’heure du gouvernement.

Un bon ministre, en général, gère son ministère un peu comme un chef d’entreprise à la différence que sa loyauté est à son PM et idéalement à tout le Québec. Il doit avoir un dialogue constant avec ses clientèles et avec ses fonctionnaires pour établir une communication positive,  ouverte et constante et s’assurer à tout prix de ne pas se laisser isoler  par son entourage immédiat. Il garde précieusement une vue d’ensemble. Bref, il exerce un rôle de leader efficace dans sa zone d’influence. Un bon ministre est celui qui comprend ses dossiers et respecte et  amène ses différentes clientèles à « progresser »  dans une direction durable.

Les ministres de l’Agriculture du Québec  ont un défi particulier. Ils doivent composer avec l’UPA, un client qui détient plus de pouvoir et plus d’influence que l’ensemble de tous les autres intervenants. Dans un monde idéal, les bons ministres ne peuvent être perçus comme le ministre de ce seul client, ni trop s’y opposer s’il désire faire progresser la cause de son ministère. Le dilemme est bien réel et se vit quotidiennement. A suivre.

 

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