Le tout, c’est l’écologie. Le besoin de contrôle totalitaire, tendance historique des empires a mené à des déviances en tous domaines.
Débutons par l’abeille. Son rôle majeur de fécondation des fleurs approvisionne la colonie en miels et pollens.
Les directives agronomiques contemporaines préconisent le retrait de tout le miel possible pour hiverner et développer les colonies au sirop de sucre industriel, souvent complémenté de médicamentations. Le format de ruche recommandé pour l’hiver ne permet pas aux abeilles des réserves abondantes de pollens. Ils sont donc remplacés par de savants substituts.
Il m’apparait arrogant de tenter de troquer le pollen vivant qui féconde les fleurs donnant les semences et les fruits. La complexité de la vie est inimitable. Dans les alvéoles de la ruche, les abeilles procèdent à une lacto-fermentation des pollens. Les enzymes comme le microbiote qu’elles développent ainsi, sont sûrement celles qui conviennent à la santé optimale des abeilles. La prétention de faire mieux aurait résulté en des glandes hypopharyngiennes diminuées (celles qui secrètent la gelée royale dont sont nourries la reine et les jeunes larves), selon une étude Russe. Notre expérience nous démontre des rendements appréciables tout en laissant 25 kg de miel à chaque colonie.
Un phénomène similaire se produit dans le sol arable. L’activité bactérienne, la micro-flore et faune du sol de surface sont réseautées par un tapis de mycorhises (champignons) en symbiose avec les racines des plantes. C’est le lien entre le règne végétal et la roche mère. Il fournit les sucs nourriciers au réseau permettant aux bactéries de rendre les minéraux disponibles et assimilables par les plantes.
L’exemple ultime du soutien de ce processus s’exprime en permaculture, où le couvert végétal continu nourrit le système qui fournit d’énormes rendements.
La même école agronomique qui considère le sol comme un substrat nourrit le végétal par des engrais minéraux souvent traités par des acides qui les rendent assimilables par les plantes. Brûlure acide pour la vie du sol. Le cocktail vient avec des produits «phytosanitaires», pesticides déclinés en herbicides, fongicides et insecticides qui tuent ou endommagent toute vie, champignons, bactéries, algues et insectes. Comme il n’y a pas de vide en nature, si le sol n’est pas occupé d’une saine flore, les pathogènes s’installent. Les cultures réclament ainsi toujours plus de traitements toxiques.
Un sol vivant fournit ses protections comme un bon système immunitaire.
À ce sujet, le microbiote humain (maintenant connu) équilibré est garant de santé. Il ne supporte cependant aucune agression antibiotique ou de quelconque …cide utilisés en élevages et en cultures végétales. Les chercheurs les plus avancés considèrent la santé comme résultant d’un microbiote riche et varié.
De mon enfance jusqu’à la fin de mes études, je n’ai rencontré d’écolier allergique, asthmatique ou autiste… Drôle de coïncidence avec l’accroissement de l’usage de pesticides, de matériaux de construction et d’ameublements aux composantes douteuses.
Les formations agricoles universitaires, comme médicales, sont orientées par une documentation issue de recherches financées par l’industrie des semences, engrais, pesticides et pharmaceutiques. La majorité des conseillers agronomiques ignore les voies de l’agriculture vivante, tout comme la médecine, l’alimentation saine comme protection du microbiote.
Le pouvoir de lobbying industriel oriente les gouvernements vers une voie non durable. À preuve, la pollution des eaux qui se dilue dans les rivières pour se reconcentrer dans la chaine alimentaire. Nous sommes au bout de cette chaine alimentaire. Les Européens admettent le potentiel de perturbateurs endocriniens et cancérogènes des pesticides systémiques neurotoxiques.
L’apiculture doit fuir les zones agricoles modernes comme l’hygiène de vie humaine les aliments modernes contaminés.
Nos orientations sociales occidentales sont le fruit de l’économie de pillage des conquérants Européens. La quête de richesses et de ressources a donné naissance à notre capitalisme industriel contemporain. Une élimination systématique de la faune, la flore et les autochtones, pour installer la culture des conquérants : Porcs, bœufs, volailles et asservissement hiérarchique supporté de l’architecture du maître. Le pillage des ressources n’est pas une méthode de gestion à long terme. Devons-nous transformer la surface de la terre, en un réseau routier, le sous sol en mines et forages toxiques. Il est l’heure d’élever notre conscience à la vie des sols… Il faut comprendre qu’il y a plus de profits financiers (et autres) à réaliser sans empoisonner la terre, mais en supportant les processus vivants.
Le tout, c’est l’écologie. C’est le contraire du contrôle et son contraire n’est pas le laisser aller. On le voit bien en économie; le néolibéralisme accentue le déséquilibre. Les solutions sont équilibrées et respectent les vies. Les bonnes interventions sont délicates, difficiles pour cause d’inertie mais simples. L’Amérique d’avant 1492 était un jardin aménagé où le tiers des arbres portaient des noix, les cours d’eau remplis de poissons et le ciel d’oiseaux. Une source d’inspiration sur le potentiel écologique du territoire.
Et pour radoter : Sommes-nous si dénués d’imagination, de créativité et de ressources que nous devons nous empoisonner pour se nourrir, se loger..?
Toute la problématique n’est pas vidée ici et fait partie d’une réflexion sur le thème de «Comment Bâtir une Grande Civilisation». Nous en sommes à réinventer l’aménagement paysager autant de l’agriculture en bio que de l’économie équitable et de la prévention pour une qualité de vie optimale. Être Civilisé. Même Défi.
Yves Castera, Produits Bio La Fée